vendredi 25 août 2023

Quand je mourrai.

Quand je mourrai je veux me souvenir, sans doute sans doute, de tant de visages mais de toi d'abord que j'ai cueillie dans l'extrême jeunesse, si grande fleur rouge, la plus grande, toi qui m'as toujours, même de loin, de très loin accompagné, de ton dos bronzé comme un peu tahitien, d'elle peut-être, maintenant si lointaine et si proche aussi qui a du temps encore à vivre, plus pâle comme moi, issue de toi, et de tous ces moments d'extrême plénitude que nous avons vécus par hasard, par destin, par affinité des contraires, par choix délibéré contre les contraintes et les barrières. Par goût d'y aller voir plus loin en suivant nos rêves.

Il y a eu tant de villes et de paysages et surtout toutes ces mers, ces golfes, ces côtes en toute saison, ces sables, ces baies, ces marées, ces coraux, ces caps, ces rochers rouges, ces bains en eau de songe, ces poissons aux yeux curieux de nous voir, de formes et de couleurs inimaginables, inventés par des designers fous, ces oiseaux colonisant les à pic planant sur nos têtes sans bouger leurs ailes, les dénivelés effrayants des volcans noirs sur quelques îles et au bord du Pacifique ou si verts au cœur de l'Afrique.

Mais rien n'égalera peut-être ce jour où tu es venue me rejoindre dans ma chambre d'étudiant. Rien non plus d'avoir pu te serrer encore dans mes bras quand tu aurais pu au cours d'une nuit d'ambulance et d'hôpital avoir disparu.

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