lundi 23 avril 2018

Profondeur (sens de la).

Vision binoculaire et relief, grandeur relative des objets, contrastes, découpage des plans, ligne de fuite, précision des détails, alignement des masses . . . and so on. Voir jusqu'à l'horizon. Il y a toujours une limite à la perspective. Même pour le marin qui pour la première fois se risque au-delà des îles Fortunées.
Sauf en profondeur verticale où on se plait à voir ou à imaginer une chute sans fin, un enlisement, un enfoncement éternel comme possible à l'infini.

Horizontalement, succession des tableaux et des plans en nombre déterminé, actes et scènes d'un théâtre, épaisseur d'un paysage, bataille navale, fuite cavalière, enfilades urbaines de places et de façades.
Verticalement, vertige des espaces infinis, des changements d'échelles et de mesures, creux à l'estomac, Victor Hugo, science fiction, spéculation astronomique.

Seule la littérature, un peu, rend cela viscéralement.

Seul le cinéma, comme l'image onirique, rend, ce n'est pas souvent le cas pourtant, faute de profondeur peut-être, rend présent à nos yeux et redouble sensiblement la présence de ces deux dimensions d'enfoncements successifs et y ajoute aussi clairement la troisième, celle de la succession des épisodes et du temps.

Vieillir.

 Au lieu d'atteindre l'horizon toujours reporté au loin on ne peut que subir l'ascenseur vertigineux, le vertige, parfois le mal de mer ou d'altitude, le décalage dans le temps sans raccord véritablement explicable.
On dit : déjà ? Comment ai-je pu être le même et arriver là ?

Désert des Tartares, écroulement de la Baliverna

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