vendredi 28 janvier 2022

Incroyable labyrinthe des chemins de Garrigue.

Au hasard d'explorations fantasques j'aime aller bien au-delà du très noble jardin de la Fontaine.

J'aime parcourir à pied ou autrement, des chemins de garrigue, raccourcis invraisemblables, connus seulement des riverains, vrais chemins de petite montagne, inattendus, entre les collines et entre les grands axes de circulation qui coupent la ville en étoile à six braches, chemins secrets qui mènent à des résidus de bois et maquis peuplés, un peu comme sur les hauteurs de Sète mais beaucoup plus étendus, ne dominant ici que des vallons et la plaine bleue au loin et ces tours disséminées autour de la ville, résidu de l'accueil des rapatriés d'Algérie accueillant, depuis et toujours, la foule des migrants qui n'ont pas manqué de suivre, lieux perchés mais très habités, humanisés depuis longtemps, extension de la cité ancienne depuis l'édification  de ces cabanons des artisans, ouvriers, chasseurs, gagne petits, menu peuple laborieux, il y a cent ou deux cents ans, qu'on nomme ici mazets, entourés de tas de pierres et parfois de plus anciennes constructions en pierre sèche aux toits vouté destinées à protéger  des violents orages des olives cueillies ou quelques moutons. Pendant ce temps la ville continue à étouffer un peu, à construire de nouveaux logements, à s'étendre dans et  surtout autour de son "écusson" (les boulevards qui ont remplacé comme ailleurs les remparts médiévaux) malgré les nombreuses coulées d'eau,  petites cascades, places et placettes, édifices étendus sur plus de deux millénaires qui modèlent un espace bien structuré et arboré, patiné, blanchi et bichonné par les restaurateurs en quête de reconnaissance universelle pour ce patrimoine.

Ainsi il m'arrive d'échapper des premiers et longs chemins encore et plus que jamais limités et encadrés de bordures de trottoir, hors agglomération, quand il n'y a  plus pourtant ni égouts ni éclairage public, ni réel trottoir, tels qu'ils m'ont toujours paru être, absurde, incommode et dangereuse gabegie de travaux inutiles réalisés pour ne satisfaire qu'en apparence les rares promeneurs excentrés.  

En effet, ces bordures délimitent et amputent la route souvent déjà trop étroite pour que se croisent deux véhicules, leur interdit d'empiéter sur le bas-côté, à plus forte raison d'arrêter un quatre roues, même si ce n'est pas un énorme engin, sans obstruer le passage complètement, même pour les deux roues, sans pour autant délimiter un espace piéton ou cycliste utilisable. Inégaux, remplis de végétation, de gros graviers, de trous, de boue, de poussière, ces espaces  rognés sur les chemins sont       de trop.

Il m'arrive donc, en zone encore à demi urbaine, d'échapper à ces semblants d'urbanité . . ;   


. . . mais le sommet de l'exploration et de la découverte, c'est un peu vrai, car j'ai pour plusieurs raisons réduit mon champ, passer, une fois perdu ou privatisé le chemin                  déjà perdu, y compris du côté du promontoire où subsiste encore un pan du rempart romain, car les maisons romaines allaient bien au-delà des quartiers du Moyen-Age, c'est remonter ces oueds à sec mais envahis de buissons et taillis qui relient  les anciens chemins charretiers entre les collines et retrouver, au débouché d'un semblant de barrage ou de fosse de retenue des eaux, la piste envisagée. 

On peut même y , dans tout ce labyrinthe proche, observer au retour dans la cité, ou y pratiquer, d'antiques politesses de conducteurs qui se garent dans les entrées de maisons ou de jardins pour vous laisser passer, dans l'interruption provisoire des bordures, ainsi que des fous qui y courent en rallye improvisé au risque d'y écraser des vieux ou d'y enfoncer les portes ou les grilles des jardins, d'où peut-être la nécessité, aujourd'hui, temps de surpression et stress des villes, des bordures. Allez-y après tout roulez à fond et évitez de taper vos conjoint/e/s.

Tiens hier même le minibus qui passe sans arrêt à vide toute la journée, ne transportant pourtant des enfants qui vont à l'école que le matin et ne reviennent qu'en fin d'après midi, personne d'autre que je remarque et sache, m'a quasi arraché la joue de son rétroviseur en passant si vite, était-il en retard sur son imbécile horaire ? alors que j'était bien plaqué contre un mur de ciment peint et à moitié protégé par un poteau téléphonique en sapin.

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