dimanche 9 janvier 2022

O de oiseaux.

Pendant que je cherchais sur le site de la BN le fac-simile ou du moins limage reproductible d'une première édition d'une traduction en français du PPP, le  Projet de Paix Perpétuelle de Kant, édition de Königsberg, 1796, je regardais par la baie de la pièce qui me sert de rangements de documents secrets, de lieu d'auto-analyse (avec canapé), de dépôt de mon vélo d'appartement à crampons et de stepper  à grand guidon . . . de confessionnal public et de bureau,

le mouvement incessant des oiseaux, agités après une pluie nocturne, dans le jardin dont hier, homme de bonne volonté écolo (autant aller à l'écololo et même à l'écololol), j'ai un peu remué la terre

et me disais que comme l'enseigne qu'évoque Kant au début de son ouvrage, motivation chez lui  de la recherche d'une autre paix, celle d'une auberge intitulée "A la Paix éternelle" . . . 

. . . illustrée de la représentation incongrue d'un cimetière, 

ce ballet gracieux, de recherche de nourriture, que mènent pour nos yeux émerveillés les petits volatiles accrochés à nos activités, n'était qu'une guerre comme les nôtres, une guerre entre eux et aussi contre les fouines, les belettes, les écureuils, les chats, quelquefois les stupides chasseurs locaux, défoulant leur frustration de proies plus conséquentes sur leur malingre présence, se terminant assez rapidement, sans compter le froid, les maladies, les pièges, les pesticides, en paix éternelle.

Ne serions-nous pas prétentieusement inaptes, pour eux et pour nous, en quête, utopie contemporaine contradictoire et difficile à concocter, doux rêve de développement durable désarmé, nous qui n'avons su l'ériger à l'échelle des nations purement humaines, d'une société des nations de tout poil, d'une ONU des bêtes et des hommes à l'échelle du vivant ?

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