samedi 24 décembre 2022

Romantisme.

 Quel mot dévalué !

C'est le cas de tous, ne parlons pas du mot "surréaliste", quand j'entends "c'est surréaliste" mon sang ne fait qu'un tour, heureusement pour moi, nous ne sommes plus à l'époque des duels, aussi agressif et agile sois-je, j'aurais bien eu cent fois l'occasion d'un trépas maladroit sans victoire et sans gloire.

Mais revenons au romantisme qui fut un mouvement de rejet de toutes les règles, inculquant aux poètes et dramaturges le retournement des mièvres et hypocrites valeurs anciennes, la fascination derrière le réel oblitéré, déguisé, effacé, derrière la bienséance, celle du mal, du faux, du laid, de l'horreur, de la ruine, de la dégradation, de la mort, la beauté obscène du crime ou la délectation des mystérieuses et obscures origines de notre jouissance et de notre histoire profonde, qui ouvrit la porte aux plongée freudiennes et qu'aucune musique déjantée d'aujourd'hui ne saurait renier,

comment, par quel retournement linguistique bêta max, a-t-il pu devenir synonyme de ce qui est supposé au moins en surface animé d'un sourire doux, rêveur, sentimental ?

Mais . . . peut-être n'y a-t-il pas contradiction absolue . . .

Notre société n'avance-t-elle pas, sous le masque de visages amènes, accueillants, compréhensifs, indulgents, sous l'angle de la coparticipation, d'une empathie bien naturelle à la race humaine, de mots témoignant de l'attention à l'autre, de voix de miel, des solutions de plus en plus excluantes, radicales, cruelles ?

Plus je vois d'actes de charité et de bons sentiments étalés plus je sais qu'ils recouvrent les agissements d'un système condescendant parce qu'écrasant sans scrupules les masses misérables et finalement la majeure partie de l'humanité.

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