La figue comme signe.
Un bout de pouce apparaît entre index et majeur.
On peut prendre l'ensemble comme représentation gestuelle symbolique du sexe féminin et lui adjoindre une bras d'honneur pour faire bonne mesure ou en faire, introduction du pénis dans le vagin, une représentation de l'acte sexuel entier et on peut alors lui faire dire, par métaphore hardie et par antiphrase ou litote, ce qu'on veut, insulte, simple et forte négation, protection contre le mauvais œil, geste porte bonheur, selon la culture dans laquelle se situe ce geste de la main, grecque ou latine ou étrusque, jusqu'à l'asiatique, japonaise, coréenne, en passant par l'Inde et le champ balkanique où il est marque d'opposition.
Au Brésil sans équivoque, transmis par l'héritage colonial portugais, on en a fait un geste apotropaïque banal : on fait porter en breloque ou pendentif une figa au bébé pour le protéger contre les menaces qui planent sur lui. Plus tard, l'adulte brésilien ou le touriste de passage aura mille occasions de s'en procurer une pour affronter les moments difficiles de sa vie d'autant que cette main pourra très bien faire bonne figure, si l'on peut dire, accolée en pendentif au pé de moleque, ce pied d'esclave fugitif coupé, devenu, là aussi, par antiphrase et retournement, comme si c'était un gentil pied d'enfant - mais c'est aussi le nom d'un gâteau ! - porte bonheur.
Il se trouve donc que j'ai retrouvé ces jours-ci une petite et longue figa . . . crue perdue depuis un temps lointain. Une figa en tourmaline noire, au bras long.
Elle véhicule, objet mémoire, une histoire de dispute intime (celles dont on ne parle plus jamais, encore moins ici) dans mon jeune couple expatrié au Brésil. Un Brésil inoubliable qui nous a semblé dans sa cruauté et sa vitalité, dans notre découverte de l'ailleurs du monde, le paradis. Violente dispute. Jetée par terre elle s'est cassée. Réparée depuis des lustres, recollée, enjolivée d'un bracelet d'or minuscule et ajouré elle en dit long sur les retournements.
Vu la longueur et la durée, je crois qu'il faut y croire.
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