Encore beaucoup (après tant d'analyses et de discours écrits, lus, déclamés déjà) de craintes exprimées au sujet des risques de déshumanisation qu'entraînerait l'exécrable et honnie Intelligence artificielle.
Personnellement je suis assez naïf pour penser que ça n'a rien de vraiment nouveau, il y a fort longtemps qu'on a tenté de nous enfermer dans des calculs, recensements, enquêtes, graphiques, courbes, statistiques, études prévisionnelles, classifications et classements en catégories, types et figures . . . J'ai toujours eu un faible pour les études anthropologiques de Cesare Lombroso sur les criminels nés ! Que d'argent on aurait pu éviter de dépenser en police, justice, prisons et châtiments si on l'avait écouté !
Il y a déjà longtemps que gouverner, prévoir, vendre des marchandises, berner, circonvenir, exploiter, enrôler, enrégimenter, maîtriser les flux, influencer et persuader est tout un, tout un art unique, celui de faire entrer l'énorme flot des vies humaines individuelles et disparates dans des conduits, moules, cases, courants, et mieux encore machines, labyrinthes, trucs à trier et machines à laminer.
On peut aussi se dire, si on est vraiment optimiste et sereinement confiant que tous ces calculs que fait la machine pour moi (elle travaille bien pour quelqu'un) c'est autant d'économisé sur mon temps de pure expression, divagation, jouissance, extraversion ou introversion, propres ambitions, manifestation de mes réticences, actes constructeurs, égoïstes ou altruistes et dilapidation de mes possibles et de mes choix réels après examen échappant partiellement au moins par pouvoir et moyens, si je m'en empare, de dire non aux pures filières de la nécessité et du déterminisme de mes cellules, de mes gènes, de mes affects, de mes influences familiales, de mes dressages éducatifs et de mes orientations pré-télé-guidées et des vraiment eux/elles à honnir, influenceurs-ceuses.
Tiens par exemple, on ne va pas me croire, je rêve maintenant
que je ne peux plus conduire à mon gré sur une autoroute presque vide, et que je dois filer en paquets accolés, en anneaux de serpent, resserré entre tous les véhicules à la queue leu leu sur la voie de gauche, les camions occupant entièrement, mur mortel, celle de droite, au risque permanent d'un accrochage irrémédiable et fatal par légère déviation ou d'un enfoncement total et encastrement de tôles et d'acier par freinage brutal et mauvaise évaluation de l'un des partenaires de ce jeu reposant sur l'extrême attention et l'impeccable réflexe de chacun d'entre eux,
d'une voiture, confort suprême, auto-pilotée.
Après tout . . . le monde est déjà tellement balisé, sécurisé, pré-moulu-maché, surpressé, pressurisé, climatisé et endoctriné que . . . . et oui ! ça n'a pas pourtant jusqu'à nouvel ordre empêché qu'il soit imprévisible et échappe à toute exposition universelle nous vendant, nous ventant, notre futur. Y compris en suscitant de par son propre cours régulé mais instable et indocile d'énormes cataclysmes imprévus qui nous laissent pantois.
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