H O B , ses initiales perdues dans un glacis de peinture par endroit vaporeux, comme un nuage suspendu sur les hauteurs abstraites mais si proches de notre ciel.
Hugo Orellana Bonilla.
Il avait utilisé ce grand tableau comme affiche ou signal d'entrée de la galerie dans la cour de l'Alliance de Miraflores à Lima. Il était descendu de ses montagnes à plus de 3.000 mètres et nous lui faisions une rétrospective sur l'initiative d'un de ses amis français connaisseur inspiré du Pérou. Dans la galerie elle-même on avançait entre des assemblages de couleurs rares, des rencontres bizarres de textures, fortes ou légères, de nuances vives ou éthérées, en nappes comme des sons. Peu à peu on devenait sensible à cette quête, à cette écoute de l'insaisissable et à ces chocs de sensations. Pas étonnant il avait passé une partie de sa vie après son parcours initiatique de formation qu'on pouvait dire classique : Lima, Mexico, Florence, Paris, à recueillir les musiques andines de sa région native, Jauja, première capitale du Pérou imposée par Pizarro en 1534.
Quand je regarde cette toile suspendue assez haut, au-dessus de ces petites peintures sur planche anonymes de San Francisco et de Santa Rosa de Lima nourrissant des oiseaux, je vois son dos légèrement vouté, son regard modeste tourné vers les cimes et son extrême gentillesse.
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