dimanche 6 octobre 2024

Pointillé (vie en . . . )

Oui ça m'avait choqué qu'on me parle de "ma vie en pointillé".

Je n'avais pas du tout cette impression.

Ma vie avait été variée et un tant soit peu chaotique mais pas plus que ça et avait surtout été une et unifiée, continument affirmée telle, sans autres bifurcations que consubstantielles à toute vie et certes quelques accros mais assez dans les normes, c'était mon impression globale. J'avais même (ce que je trouvais évident au vu de l'intérieur) assumé une belle continuité depuis l'âge de dix-sept ans où j'avais tout bravement décidé, avec orgueil et sans hésiter, d'être prof de philo comme tremplin pour voir ce que de là on pouvait y faire, d'abord sur place et concrètement et ensuite, par delà . . . envisager, assumer, imaginer, rencontrer au hasard des mouvements et recherches, quitte à se heurter à des impossibilités, comme autre carrière à explorer avec plus ou moins de doigté et de bonheur.  Ainsi je n'avais en même temps, réellement simultanément,  cessé d'explorer les voies parallèles du militantisme politique (difficile et aveugle engagement), de l'esthétique comme discipline philosophique (j'aurais dû continuer), de la littérature contemporaine (possible mais moins attrayant pour moi), de la publicité (gros choc des contraires à mon appétence et difficile de ne faire qu'espionner), du droit (amusant mais incompatible), d'une incursion théorique (s'y plonger m'aurait traumatisé) dans la psychanalyse, du travail bénévole de journaliste (beaucoup de plaisir et d'amitiés) et quelques autres; mais tout cela relevait en clair pour moi de la même recherche d'expériences et d'explorations pour voir.

Oui . . .  dans de nombreux lieux ça oui, incontestablement hachurée en déplacements, nominations, engagements, déménagements, réadaptations et rebonds après souvent être allé trop loin dans mes engagements ou mes désirs, j'ai toujours manqué de souplesse. 

Un jour je vais compter les villes et villages où j'ai vécu et dont et où j'ai dû déménager. Une trentaine si je compte tout, en ne comptant que des séjours d'au moins un ou deux ans de durée et y compris mes quatre séjours de travail dans des pays étrangers et mes installations personnelles hors frontières. Mais tout cela est un. Je ne me suis en passant par là ni disloqué ni démembré tout au plus au contraire renforcé dans mes convictions premières. 

Ainsi dirai-je plutôt qu' "en pointillé", ma vie :  en tête de pioche chercheuse.

C'est vrai je n'y peux rien, j'ai de la haine pour les retournements de veste et les arrivistes sans convictions. [Le seul Président de la France que j'ai à ce point détesté était Sarkozy.] A un moindre degré, je supporte mal les tièdes et les pleutres.

Horreur et putréfaction, je honnis et décapite les traîtres.

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