Aujourd'hui, jeunes ou vieux auteurs pour que votre polar (son scénario préalable ou entièrement écrit déjà) soit accepté-table, film ou roman, la première condition auprès du producteur-éditeur est que le flic, l'enquêteur, le détective privé, le détective amateur improvisé, en tous cas le principal protagoniste inspiré par sa quête, soit malade pas souffreteux, si possible gravement et/ou traumatisé par un événement de son enfance ou de sa vie d'adulte, à minima alcolo, allons jusqu'à la névrose, lucidement désespéré par ce qu'il a vu chez lui et chez les autres, plein de douleurs récurrentes et culpabilisé par son passé, et pour commencer à deux doigts de la retraite ou de la mort, en vacance/s et rattrapé par son travail et sa conscience, brutalement comme la douleur aigue d'un mal de dent qui surgirait en plein moment de bonheur, happé, chu dans le piège profond, repris par une tâche spécifique après cette sensation de vacuité provoquée par sa mise à pied, son absence justifiée ou non, ou son pot de départ.
Pourquoi tant de conditions et de précautions ?
Peut-être et pas pour rien,
pour mettre à vif et dénuder cette notre propre sensibilité
propre à nous, passifs et un peu anesthésiée,
noyés que nous sommes au sirop de modernité avalé,
pub-confort-bien-être-bien-pensance, épaisse tartine étouffante triangulée, perfusion douce . . .
par réaction d'identification mimétique à ce héros, sensible capteur déglingué,
gencives, rétines, tympans dégagés, sans cils, sans paupières, sans lèvres, sans pavillon, sans protection, réveillés,
exposés
à l'horreur, aux coups, aux tabassages, aux trahisons, aux meurtres, aux aléas inévitables, piment redouté de la vie, qui vont suivre.
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