lundi 14 mai 2018

Chanson pour l'Insomnie.

Le dernier I d'insomnie est aigu et crie foutraque, rit, cruel
et plie et scie et fait mal au profond des yeux, des os, du ventre, au cortex aussi.
Ne pas dormir est une plaie ouverte dans l'être habituel

de beaucoup d'amis ou d'ennemis
là . . .  tant mieux plutôt que tant pis
et d'êtres aimés aussi, bizarrerie.

Le corps flotte sans eau, l'esprit ne vagabonde plus et plie, 
tête lourde, mal de nuque, réflexe de courir, patraque, 
les pieds palpitent, s'agitent, raclent, vibrent sans repos et sans répit.

L'ange des cauchemars bienheureux comparés à ce vide ne veille plus sur la scène en dents de scie 
où s'agitent en creux les vaines peurs creusées et raclant encore le corps épuisé, ébouriffé.
Je ne l'ignore pas et parfois ma vie aussi éreintée, s'y livre, le subit.

Oserai-je vous dire cependant que, âme sereine, je dors à volonté ?
Sans honte, face à ce peuple qui sans trêve, cherche le sommeil.
Impudent bien qu'aussi vaillant et peu innocent que lui.

Et si je ne dors pas c'est quelquefois par jouissance 
de rester éveillé, de chercher encore et encore une goulée de vie. 
Alors je pense et me joins à vous, peuple torturé des amis et amours insomniaques

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