samedi 19 mai 2018

F de Festival du film brésilien (III).

Sur place et de plus belles, nous en avons vu des films, pour la plupart américain US, mais doublés en portugais paoliste, ce qui nous permettait d'ingurgiter les rudiments de la langue que pour ma part je pratiquais assez mal,  dans des salles remplies de sacs et de chutes de pipocas, ce maïs grillé , violemment caramélisé et collant aux dents et aux pieds qui tient lieu de peanuts en Sud-Amérique.  Je me souviens de beaucoup de fous rires et du joyeux chahut que c'était pour un des rares films français avec De Funès, ce ne pouvait être, car je me souviens spécialement  de la couleur bleue et rouge du chewing-gum dans les machines et sur l’écran, que Rabbi Jacob.

Je me souviens surtout d'un truc absolument terrible projeté dans une salle un peu confidentielle, type art et essai, peut-être plus petite que celle du Musée d'Art Moderne de Rio. Un court ou moyen métrage brésilien dont j'ai oublié le titre et l'auteur. La censure sous la dictature militaire l'avait-elle laissé passer par erreur, négligence ou volonté délibérée de montrer la bonne voie ? On y voyait une foule immense de"retirantes", ces immigrés de l'intérieur,  ces Nordestins qui fuyant l'exploitation,  la misère,  leur état de descendants d'esclaves et de paysans expropriés,  s'approcher des villas d'un quartier riche et en particulier de l'une d'entre elles ou sur le toit immense et plat se tenaient des tireurs qui après les avoir laissé s'approcher les massacraient un par un puis en masse.

Je me souviens aussi du jeune privilégié venu a Rio de ce même  Nord-est qui propriétaire d'un territoire immense,  en tant qu'héritier principal, amateur d'art, mécène et créateur  d'une fondation, me fut présenté dans un cocktail, se flattant,  à peine éméché,  d'avoir participé sur une barricade à Mai 68, "pour voir" par jeu. On dirait aujourd'hui pour le fun. 

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