samedi 19 mai 2018

F de Festival du Film brésilien (II).

Cette fois je commence par les films pour éviter les divagations.
Ça devait être dans les années 70, au tout début, dans un centre laïque et quelque chose où nous avait conviés un copain détaché de ses fonctions pour ce service. Je me souviens, parmi tous ces films que nous avons vus matin et soir pendant deux jours, nous avions la tête un peu gondolée d'images et de sons mais restions ravis et lucides bien qu'hallucinés par cette langue chantante, surtout de deux :
Macunaima 
et
O Cangaceiro.

O Cangaceiro est et était un film aux images surexposées, déjà vieux à l'époque et mythique toujours, sur un bandit cruel, implacable et justicier, avec son chapeau en folklo cowboy de demi-lune, qui a réellement accompli ses exploits auprès des très très riches propriétaires (nous en rencontrerons plus tard au moins un) et des misérables populations faméliques et attaquées par la fièvre jaune du Nord-Est fameux . . . où aujourd'hui on fait du quad sur les immenses plages autrefois désertes qui se remplissent peu à peu d'hôtels.

La révélation, celle de toute une vie, je peux dire, dans ce cinema novo, ce fut l'incroyable et inclassable Macunaïma (1970, le film). (1928, le roman) des deux, l'écrivain ethnologue et militant, le physicien et cinéaste militant de Andrade.

Déjà le roman de Mario de Andrade est un livre hors-normes avec son travail sur les dialectes et les mythes populaires qu'il entre-croise, mais le film de Joaquim Pedro de Andrade, porté d'abord - la scène de sa naissance restera dans le surréalisme naturel au tropicalisme comme un point de non retour, fondue bien au-delà de la rencontre sur un plateau de cinéma de Lautréamont et Rabelais réunis ou télescopés - par cet acteur génial et fou à la vie dramatique qu'est éternellement et que fut Grande Otelo,

une bombe où le protagoniste blanc devient noir, non, l'inverse, et retournera aux fonts baptismaux dans une piscine géante remplie de feijoada.

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