vendredi 25 mai 2018

L'Odeur du pain.

J'ai toujours passionnément ressenti cette odeur comme force épanouie de la terre chaude, 
cuite au four du jour sans chercher plus, c'est déjà tant à recevoir dans le nez, dans la bouche et dans le corps chaque jour. 
C'est pourquoi j'aime faire notre pain et emplir la maison de lui, puissante odeur, rond, carré, pointu, en baguette, 
allemand, paysan, italien, en galette, marocain, tassé, croûtu, léger, brioché, 
empli de graines, de raisins, de figues, de noix, de pommes, d'olives noires et, pour n'en pas finir, de poussière de coco bien rappé
avec un filet d'huile pressée à froid.

Souvenir de ce boulanger d'Assilah, dans son terrier souterrain, lucarne ouverte auquel on pouvait encore donner en passant dans la rue des plats à cuire dans son four et qui changeait le matin frais, humide, à peine échappé de pluies diluviennes, en délice chaud.

Ou encore et plus loin, voir partir le matin, à Urca,
courant, ma fille si jeune, mais que risquions-nous à l'époque, les grands voleurs s'intéressaient seulement à vider les banques (il fallait attendre plusieurs jours qu'on y remette des cruzeiros et qu'on puisse de nouveau en retirer, ça arrivait assez souvent) et les petits aux roues de secours des voitures garées dans la rue, et revenir avec ce paozino frances ou ce pao de queijo du jour nouveau.

Bref, les mains d'un homme dans la farine et Pomponette et tout ce qu'on voudra.

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