lundi 11 janvier 2021

Linéaments.

 "On voit [dans la résurrection magique d'un mort] d'un sang caillé les flammes rallumées; L'artère avec le cœur reprend ses mouvements, le visage retourne à ses linéaments," nous rapporte Littré, le grand Littré, dans son dictionnaire, citant Georges Brébeuf, poète traducteur de la Pharsale de Lucain, publiée en 1658 après vingt ans de travail épuisant.

Si le linéament n'est réellement qu'un ensemble de lignes élémentaires et en conséquence une ébauche, pourquoi y ai-je vu toujours, une naissance, et par glissement de proximité une renaissance, une résurrection ? une réapparition ? Pourquoi l'ai-je vu toujours comme dans un film d'animation, l'apparition, trait par trait, miracle du dessin, magie du trait, forme naissante, éclosion, émergence, épiphanie ? plaisir d'y déchiffrer la naissance d'un corps, d'un être, d'un visage, d'une vie tirée de la page blanche, de la nappe d'eau, du tombeau, du néant.

Merci à vous Messieurs Littré et Brébeuf.

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