lundi 18 janvier 2021

Pure PUTE.

 Un homme aussi peut l'être et j'en ai connu.

Faudrait-il dire "pur putard" ? Une certaine  tonalité disparaîtrait du panel de nuances.

La plus mielleuse, une vraie maquerelle dans un groupe que je fréquentais, avait un ton tellement irritant de fausse compassion, gentillesse ou charité, qu'on pouvait se demander comment certains, de trop nombreux quidams, pouvaient tomber dans ses rais ou se laisser coller à sa toile et à son sucre alors qu'elle n'était guère ni émue facilement, ni généreuse, ni secourable, mais faisait miroiter pour ses partisans des avantages qu'elle inventait et ne pouvait offrir. Elle recevait beaucoup et enrobait tout son monde, essentiellement par vanité, dans son cercle. Il faut croire que beaucoup croient aux contes de fée ou du moins n'ont pas lu avec attention les horribles histoires des frères Grimm. Mais elle n'était pas si dangereuse, veillant surtout à augmenter en nombre sa cour, son petit cercle anodin d'influence trompeuse et bénigne.

Une autre que j'ai dû côtoyer lors de mes passages au Ministère était beaucoup plus venimeuse puisque de fonction ambiguë, on pouvait avoir l'impression qu'elle était placée à son poste pour faciliter les transitions, arrondir les angles et fournir de l'aide aux nouveaux, lâchant elle-même quelques confidences sur elle-même et ses propres difficultés, elle s'employait à faire apparaître en aveu confiant ce qui pouvait nuire à des gens qu'elle n'administrait pas elle-même mais qu'elle se chargeait de dénoncer ou signaler à plus puissant qu'elle, prenant plaisir à les voir à la suite de ses rapports . . . tombés en disgrace ou éliminés.

Quant au putard, homme vrai pure pute, qui ne fit que passer, j'ai compris un peu tard qu'il était jaloux et dépensait son orgueil de médiocre à chercher ce qui pouvait abattre plus entreprenant ou vaillant que lui.

Il était arrivé un jour de cérémonie où nous étions debout, en formation hiérarchisée face à un petit monument qui rendait hommage à un héros français qui se trouvait à passer par mer devant la capitale de ce pays lointain pendant la guerre du Pacifique et qui avait eu l'audace et l'esprit généreux de mettre son escouade au service des habitants pour les défendre d'une attaque violente de leurs éternels ennemis voisins. Mais peu importent les circonstances. Ce jour-là je sais qu'il a pris ombrage de me voir parmi les habitués de cette cérémonie. Il était placé à côté de moi, un peu en arrière, car j'avais été chargé en l'absence du consul ce jour-là, d'apporter le bouquet de fleurs à déposer au socle du monument et je le dominais de plus d'une tête. Ses regards intermittents sur ma nuque auraient dû m'alerter.

Je crois que ce qu'il apprit ensuite fit de moi, faramineuse superficialité et féodalité des missions diplomatiques dont on attend une attention autrement gaspillée qu'en soucis de protocole ! son ennemi, malgré ses courbettes et sourires de façade, son amabilité excessive et sa garantie de protection. Le plus ancien dans le poste et bien que cela ne me revint pas, j'avais dû exceptionnellement écrire le discours que l'ambassadeur nouveau devait prononcer.

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