vendredi 1 janvier 2021

Vœux.

 Cette année est particulière, comme chaque année. Mais celle-ci est tout à fait particulière.

Je souhaite en un premier temps, en ce premier de janvier de deux mille vingt et un, comme suite à cette année de monstrueuse disgrace, maudire l'année écoulée, ce 2020, an foiré, an pourri, an nulé, an perdu en vaines polémiques et gesticulations pendant que disparaissaient, comme chaque année mais un peu plus, nettement plus, les faibles, déjà malades et fragilisés, les vieux au bout du rouleau, l'espoir de plein de gens et la chance d'arriver à survivre de plein d'autres et gigantesques populations déjà misérables, pendant que s'enrichissait sempiternellement une faible population de magnats sachant manier leur manne, pendant que se déployaient ferme les dominations spéculatives, économiquement accumulatives et redondantes et les stratégies politiques déjà dessinées et fermement orientées vers la guerre, l'invasion et le pillage.

Pendant que chacun vaquait à ses occupations, à ses préoccupations, à ses obsessions, soucieux de son seul bien, de sa survie, de sa peau et de sa pomme.

Donc cette année dont nous ne savons rien, pas de vœux.

Et d'ailleurs, à quand remonte cette coutume ?

 . . .  ce ridicule aveu d'impuissance et de s'en remettre par des vœux aux dieux cruels (assyriens, romains, pré-vikings ? jeu inventé par un poète argentin ?)  qui joueurs au casino olympique, sur des machines et tapis verts, s'amusent à parier sur les faibles mortels et leurs malheurs inévitables, et . . . eux qui, félins, pour prolonger leur jeu, prolongent, juste pour voir, la survie de l'espèce la plus absurdement déviée de sa nature animale pour tenter de les imiter, ces foutus dieux mutins ?

Non cette année, pas de vœux.

L'homme est (avec la femme ou la femme avec l'homme, ou ce qu'on voudra comme combinaison y compris la solitude) trop boursoufflé, révolté, excentré, exalté, trop absurde, trop compliqué dans ses humeurs, trop imprévisible et coutumier d'ornières, trop ambitieux et aveugle, pour être capable d'atteindre autrement qu'en rêve fou et oeuvre éphémère (non essentielle) un semblant de sérénité.

Pourtant, rien ne nous empêche d'y croire si vous voulez . . . et de jouer le jeu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire