mercredi 11 juin 2025

Cariocas.

Parmi les souvenirs que j'ai des habitants de Rio, celui-ci demeurera toujours : 

arrivés dans le quartier de Laranjeiras, un des plus anciens, pourvu de nobles bâtiments et de rues relativement étroites descendant du parc Guinle, au-dessous du Corcovado, vers la mer, marchant sur les pavés de la Praça Sao Salvador, nous étions fascinés par la foule. A une époque où Paris ou Londres étaient beaucoup moins cosmopolites et sévères de ton, aux habitants engoncés dans des vêtements de travail gris et fermés, Rio présentait une telle variété de couleurs (peau et vêtements) de populations aux types multiples qu'on pouvait passer des heures à observer la décontraction de ce peuple hyper-métissé et à ce moment là comme toute l'année, ou presque, marchant au travail ou se rendant à la plage à demi-nu, en masses bariolées mais compactes, luttant contre le flot de voitures en se formant en bataillons constitués à chaque traversée de chaussée, qu'il y ait ou non un feu ou des passages cloutés.

Le deuxième souvenir de Rio qui nous a marqués est celui des taxis, fonçant derrière les bus et se faufilant entre les voitures à toute allure, sans aucun respect d'aucun code, faisant fi de toute priorité. Je ne sais combien de courses j'ai dû faire pour chercher un logement, empruntant le bus pour les grandes distances, des taxis pour les petits trajets d'approche.

Le troisième est cette gentillesse des gens faisant effort pour nous comprendre, nous aux accents étrangers si éloignés du répandu, traînant, chantant accent carioca.

Le troisième est la silhouette enlevée comme sur une estampe de ce grand noir athlétique portant non pas une mais deux grandes bouteilles de gaz propane sur sa tête aux cheveux épais servant de protection dans une station service située au milieu du principal boulevard de Botafogo, longeant la mer en descendant de Laranjeiras.

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