En ce temps-là, de fait il s'agit en quelque sorte plutôt ici de rétro-SF :
Plus un appartement était proche de la mer plus il valait cher à se procurer, même pour juste quelques jours.
Mais c'était aussi le cas pour les oranges, les bananes ou les yaourts ou les artichauts achetés à la tête. Ne parlons pas d'un fauteuil ou d'un lit de repos sommaire ou d'une table pour y manger quelques plats vite faits mais hors de prix, quelle que soit l'absence absolue de qualité, pain depuis le matin coupé et déjà rassis, viande grillée sur plaque ou poisson pêché aux réserves de surgelés importées d'autres mers et océans, s'il vous prenait l'idée saugrenue d'aller vous reposer ou manger sur cet espace sacré entre terre et flot incessant de la mer, réputé public et préservé, des plages inconstructibles mais encombrées d'abris, cabanes et terrasses meublées et sonorisées, vendues en concessions, loi littorale ou pas, à l'encan.
En ce temps-là toute l'Europe passait par des voies uniques et assez étroites, bien qu'elles aient empiété au fil des ans de plus en plus sur les zones naturelles, compte tenu de la circulation quotidienne des divers transports individuels et collectifs, de personnes et de marchandises qui devaient à tout force passer du Sud au Nord pour les vivres bruts sortis des champs et du Nord au Sud pour les personnes et les produits industriels.
En ce temps-là où le Nord se jugeait très supérieur mais avait besoin de se détendre au Sud.
En ce temps là les habitants des mers du Sud s'indignèrent, manifestèrent, soutenus par quelques bonnes âmes, quelques associations, quelques entités internationales, mais finirent par être délogés. Heureux finalement de ne pas être tous comme certains, en des lieux d'histoire mythique et de renouveau déplacé et transposé des ignominies du siècle précédent, bombardés. chassés, évacués ou massacrés.
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