C'est Hegel qui en parle ainsi, autant que je m'en souvienne, je ne suis pas fana des très grands penseurs allemands avant Marx, pour désigner la lecture des journaux.
Mon esprit nettement plus étroit se contente, après toutes fois un rapide coup d'œil aux infos, de voir quand ils vont nous faire sauter la planète à coup de guerres préventives et de missiles et drones exterminateurs, au cas où, car je m'attends tous les matins à ce que ce soit déjà fait, sans que nous ayons eu le temps de l'apprendre et de recevoir l'avertissement sur notre portable, ce ne serait pas déjà fait.
Pour ce qui me concerne voici le cérémonial.
Je fais le tour du mûrier pleureur dit "pendula", il a raison de pleurer, la pendule est en marche, pour collecter une par une les plus rares qu'antan (il y a peu) mûres de mûrier, forcément, ce n'est pas la saison des autres, ce mûrier qui pousse fractalement en forme de parapluies grands et petits qui se superposent, puis j'entre par une étroite ouverture des branches retombantes qui se trouve au Nord et refais le tour par l'intérieur sous ce couvert circulaire formé de méridiens feuillus et ramifiés pour, en transparence et à contre-jour, cueillir les derniers fruits sphériques faits de boules minuscules, noirs, murs, laissant des marques de jus sur les doigts.
Voilà ma prière, j'essaie d'être calme, méditatif dans le silence total du haut matin où les oiseaux ne chantent pas encore, où seule la huppe au loin lance son appel au jour.
J'essaie d'oublier mais ne puis, l'état du monde et celui des oiseaux assoiffés qui vont mourir aujourd'hui et les taches sur les feuilles annonçant que le mûrier lui aussi déshydraté est malade.
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