Souvenir de ces ruines aux Antilles et ailleurs dans quelques, de nombreuses, îles tropicales de l'Océan indien et des mers du Sud.
Le plus grave nous expliquait-on n'était pas l'effondrement ou l'éventrement des bâtiments souvent construits en matériaux légers, ou le scalp des toitures, mais ces résidus volants de parois, de tôles parties de toit, de morceaux d'arbres ou de machines qui fendant l'air vous arrivaient dans le corps comme des obus ou des rasoirs géants. N'en restait pas moins que la simple vision de ces grandes maisons ou de ces hôtels entiers demeurés en l'état faute d'assurances ou de volonté de rebâtir, avaient quelque chose de déjà profondément effrayant, au milieu de paysages, côtes, douces collines arrondies aux sommets couverts de palmiers, plages tranquilles et vertes prairies idylliques.
La dimension tragique de ces lieux longtemps voués au brigandage, à l'esclavage et au travail forcé du sucre, du copra, des épices, semblait, et depuis aux ravages et misères de l'immigration clandestine, s'inscrire ainsi dans une sorte de mise en scène misérabiliste ou expressionniste involontaire, dans une sorte de destinée de la nature aveugle vouée à la violence des hommes et des éléments sans distinction de niveau ou de conscience volontaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire