samedi 14 juin 2025

Inventions et bric à brac.

Je me souviens de cette visite à Lima, aussi foldingue que celle de l'asile d'aliénés auquel m'avait introduit un ami journaliste pour me montrer les fresques d'un malade assez remarquablement génial (des immenses paysages en camaïeu de teintes gris beige ou rosé d'un romantisme mélancolique et calme, survolant cuisines, couloirs, salle de réunion de l'institution), c'était encore plus extraordinaire.

Une amie connaissant ma curiosité et mes goûts un peu baroques, parfois churrigueresques, voire post-surréalistes, m'avait fait visiter le repaire d'un homme dont je vous ai parlé peut-être au passage mais pas assez en bien, en louanges suffisantes et méritées. Il fabriquait après une vie d'ouvrier sans grande formation technique, des machines uniques et extraordinaires. Je ne me souviens plus à quoi elles avaient, dans son esprit, vocation à être utiles, mais ce que j'ai retenu dans mes yeux et dans les multiples poches qui au fil des ans se sont attachées derrière en grappes surchargées et bourgeonnantes, ce sont ces grands engins faits de morceaux plus ou moins lourds et grands de ferrailles méconnaissables quant à leur première vie et leur utilité. Ce que je sais c'est que ces assemblages plus qu'hétéroclites, complètement dépenaillés, avaient en fin de compte un charme supérieur. Ils tenaient debout plausibles comme de vraies très grandes machines et ne servaient réellement, sauf à rêver, plus à rien. Et c'eut été les amoindrir que de les considérer comme des oeuvres d'art. Elles étaient bien plus, de vrais engins  destinés peut-être à moquer notre univers au grouillement souvent inutile et nocif.

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