Ces variétés locales du pigeon cuculina que nous avions au Pérou et qui étaient en bandes, assourdissants toute l'année à Lima, ressemblaient bien aux pigeons, tourterelles et colombes qui roucoulent ici dés 6 heures du matin avec des voix plus ou moins aiguës ou rauques selon l'espèce et qui remplissent le calme du ciel et des fils électriques, téléphoniques, fibre, à cette heure-là; c'est pourquoi nous les appellerons toujours entre nous "coucoulis".
Mais aussi j'entends la huppe fasciée au loin et le loriot qu'on voit en personne rarement, de temps à autre, mais las . . . las ! plus de rossignol, ils ont réussi avec leurs machines, leurs constructions, leurs travaux incessant non de réfection mais de creusement de tranchées et de destructions de voieries, à les évacuer d'un quartier qui, il y a seulement deux ans, en était plein.
En compensation j'ai cueilli des mûres au mûrier pleureur dit "pendula", petites et encore parcimonieusement arrivées à maturité malgré les pluies de cet hiver qui ont transformé mon terrain en conservatoire naturel des espèces locales de bonnes et "mauvaises" herbes redevenues géantes, dominantes, entremêlées, entortillées, rampantes, grimpantes, collantes, pleines de crochets , de ventouses, de mauvaises intentions de se reproduire en masse, bref de "gafarots" ( Note du traducteur : mot occitan désignant les involucres, système qu'adoptent les graines de diverses graminées pour se faire transporter gratuit par les chaussettes), qui entrent dans mes chaussures, adhèrent aux poils de mes mollets, se collent sur les lacets grace à une invention naturelle du velcro avant que celui-ci soit breveté par l'industrie, avec des formes ovoïdes, sphériques, cylindriques ou autres mais toujours munies de crochets, flèches, ventouses et hameçons.
Bref, mon terrain redevenu sec en assez grande profondeur, la pluie s'étant contentée de gagner les nappes phréatiques de meilleure réputation que les dites bassines, ces artificielles retenues d'eau détournant à leur profit les cours d'eau, que voudraient installer les agriculteurs nos ennemis qui par ailleurs ne songent qu'à réintroduire les pesticides pour nous empoisonner et nous nourrir d'un coup et à la fois, au nom de l'infernale concurrence avec des pays encore moins vertueux que le nôtre.
Bon je comptais vous parler de la mise en place de la FERIA de Nîmes, par ailleurs et en parallèle de taureaux (sombres et fiers) déjà dans leur cage, le coral où on peut aller les voir, avant le massacre rituel qui se prépare et aura au moins le mérite, souhaitons-le, de rabibocher les dieux qui nous gouvernent dans l'Olympe des tout-puissants, avec notre pauvre espèce de fous hurlants.
Mais il faudra en compensation encore que je vous parle de tous ces moucherons, pucerons, coccinelles, vermisseaux, scarabées, libellules, minuscules moustiques et forficules ou phasmes ou poux, avec lesquels je fraie dans ma jungle ré-ensauvagée.
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