Faire un "sans titre" non par glossolalie mais par volonté de tant embrasser et pourtant si peu de temps.
une affaire (tentative tardive) de mise en ordre décousue des occasions saisies ou perdues à mille entrées (va y avoir du boulot pour vous et pour moi)
mardi 4 novembre 2025
Chiens.
Toujours j'ai aimé les chiens, depuis le "Teddy" de mon enfance, ce vif cocker de mes parents à la robe bicolore, blanc et chocolat, un peu frisée à plat et aux oreilles pendant si bas, autant ou plus que les chats avant de préférer sur le tard ces derniers, ne serait-ce que pour ce regard qu'ils lancent quand on s'intéresse à eux et qu'ils sortent à peine du sommeil de leur dernière sieste, ce regard, disons comme dans Tristes Tropiques "de connivence", de modeste et bien fondée sagesse. Ces derniers temps cependant j'en avais un peu marre (des chiens) promenés dans les bras, les plus petits, substituts d'enfants lécheurs, jappant pour rien et faisant les matamores face aux plus gros qu'eux et conchiant à qui mieux mieux, trottoirs, plages, chemins écartés. Cependant, à force d'en voir, j'ai fait comme Brigitte Bardot et en suis venu à les préférer aux maîtres, grognons, tristes, rabougris de vitalité, eux si francs et sans détours, joyeux à la moindre occasion. Oui, maintenant, lors de mes promenades je reconnais d'abord les chiens qui eux aussi m'ont repéré alors que leurs dompteurs au petit pied qui les gouvernent et les tiennent prisonniers au bout de cordes et harnais souvent m'indiffèrent. Ensuite seulement si je complimente les chiens pour leur allure, leur prestance, leur pelage rare, il arrive que les maître flattés me saluent avec reconnaissance et parfois illumination de leurs traits.
samedi 11 octobre 2025
Fraise (ramène ta).
Expression relativement populaire caractérisant celui qui appelé à apparaître doit s'attendre à un accueil plutôt frais ici utilisée par détournement par un fabricant de glaces exclusivement à la fraise, suffisamment excentrique et facétieux, bien évidemment saisonnier, ignorant cependant qu'un possesseur de Tesla, passant par là, s'arrêterait et lui ferait, plus haut en couleur, de la surenchère.
mardi 7 octobre 2025
Qui lira cette écriture ?
NOTE : voir séran écriture (un beau petit poisson assez commun). Il doit y avoir quelque part un article où j'explique le rapport entre mes pieds et cette bête; effet de mimétisme ou généalogie longue et complexe ?
ort.
dimanche 5 octobre 2025
Petit vieux qui marche avec tant de mal (Le). . . .
. . . s'avérait être, peut-être, je ne sais pas, un voyant ou au moins un homme plein de réflexion(s).
Il avançait à tout petits pas, le corps menu, presque nain, soutenu, presque porté entre deux cannes, jambes apparemment grêles dans son pantalon élimé, et semble-t-il fracturées et comme ressoudées ou tenues par des appareillages, casquette vissée sur la tête, grosses lunettes faisant loupe sur ses yeux clairs contrastant avec sa peau mate, boucanée et si ridée. Je l'avais rencontré le matin quand je partais pour des marches aux aurores, lui allait, cheminant comme un escargot patient, chercher son pain et sa gourmandise préférée, le pastel de nata, ou du moins ce qui dans cette boulangerie hispano-italienne de la petite place proche ressemblait le plus à ce gateau feuilleté garni de crème de son enfance. J'avais bien remarqué qu'au lieu de dire le temps - il parlait souvent du temps qui passe et du temps qu'il fait - il avait tendance à dire phonétiquement o tempo et parfois carrément j'avais du mal à saisir ses paroles chuintées, car nous avions parlé à plusieurs reprises à cause de la porte d'entrée de l'immeuble ou celle de l'ascenseur que je lui avais tenue, lui me rendant la pareille quand il était déjà engagé.
Les propos qu'il tenait en regardant vers le ciel ou le plafond étaient toujours sérieux et empreints d'une réflexion sur l'évolution actuelle, celle du climat principalement alors que les autres occupants de l'immeuble rencontrés ici ou là dans l'ascenseur ou sur la promenade ou en réunion, se préoccupaient aussi et plus intensément, après quelques remarques sur le soleil ou son absence, des incivilités, saletés, dégradations ou gestes malveillants de quelques rues adjacentes et parfois de notre entrée.
Il avait dans sa jeunesse fait des rêves où une voix lui parlait, le conseillait. Il avait découvert que cette voix était celle de son père disparu mais donc présent pour lui en quelque sorte. Un jour, cette voix très prosaïquement lui avait dit d'acheter une voiture qu'il n'espérait pas pouvoir payer vu la faiblesse de son salaire et au bout de quelques jours un télégramme était arrivé. Ce télégramme le convoquait pour un nouveau travail beaucoup mieux rémunéré. Depuis, me disait-il , il était beaucoup plus attentif à certaines perceptions, aux messages que peuvent parfois nous envoyer des êtres ou des choses apparemment inertes.
C'est ainsi qu'il s'était mis à lire d'anciens écrits prophétiques et leurs commentaires. Ainsi pensait-il sérieusement que l'humanité allait disparaître, un jour, dans un déluge de feu.
Je le regardais dans ses yeux vert-doré, de beaux yeux inattendus dans cette face à la vie ravagée et, un peu pour lui faire plaisir, mais aussi parce qu'il m'arrivait de le penser, je lui dis :
- Moi aussi.
Glacounpa(sur un rythme de)
sur un rythme de Glacounpa nous allons tous finir.
sur un rythme de Glacounpa, regarde ces vieux
se trémousser
regarde ces vieux somnoler et mourir à petit feu
vêtus de velours et de dentelles, tout sourire
se tortiller.
(FIN provisoire)
mercredi 1 octobre 2025
Banal.
Rien de plus banal en fin de saison.
. . . . Châteaux et rêves
/ / / s'écroulent.
(Illusion d'un autre possible.)
Gravier, sable des rêves tombés,
pis encore, en poudre.
Encore du grain à moudre pour re-
construire, constituer
ra-
- séréner des angoisses
re-
naissantes ou naissance à nouveau ?
re-
tordre le fil et
en donner à moudre / / / . . . oui, du grain.
mardi 30 septembre 2025
Blanquette de veau.
Le serveur n'a aucun mal à expliquer ce qu'est la blanquette de veau à des Anglais curieux et même intrigués par le nom. Plus de crème fraîche et de jaune d'œuf que de jus de citron, de carottes et de jus de champignons de Paris. Onctueuse dit-il. car creamy ne suffit pas.
M de Comment qualifier la Mer méditerranée ?
Difficile.
Sa beauté est évidente, époustouflante, outrageusement choquante par endroits où elle prend des risques et ne devrait pas et même outrecuidante tellement elle étale impudiquement ses transparences et nuances de bleu du ciel à l'outremer et au bleu ardoise opaque ou indigo Vasco de Gamma, cobalt minéral, nuit profonde et violine d'orage .
Film (tout petit).
Je regrette de ne pas l'avoir filmé : assis sur un banc de pierre déjà tout maculé de diverses coulées, un jeune type immense, costaud, géant, un colosse, sûrement descendant de bûcheron norvégien, mange un truc avec du pain et rempli de sauce et en donne à son chien encore plus grand, un de ces molosses bicolores aux oreilles pointues qui non seulement empêcherait trop facilement un commando armé d'avancer dans le couloir mais qui pourrait aisément garder à lui seul un parking de 3.000 voitures électriques invendues. Le chien est assis à côté du maître sur le banc et le maître lui donne de petits bouts de cette nourriture non identifiée. Le chien est heureux ça se voit, il lèche de temps en temps ses babines et, bien à sa hauteur, aussi le visage du maître dont les lèvres débordent peut-être un peu de cette sauce mystérieuse.
Au dernier coup de langue énorme le maître est un peu surpris et je prends le risque, téméraire, d'éclater de rire en passant, le maître rit en me voyant rire et le chien jappe gentiment.
dimanche 21 septembre 2025
Place Maubert.
Comment s'intitule ce poème où Francis Ponge évoque trois boutiques de la place Maubert à Paris, métro Maubert-Mutualité, où se vendent des éléments rendant compte déjà de la diversité de ce monde matériel si nécessaire aux humains ? bijoux faits de métaux et de pierres précieuses, rares, viande "pantelante", je me souviens qu'il met ce qualificatif en avant et arbres en morceaux de "bois et charbons" (le fameux commerce alimentant autrefois les foyers au sens propre, soit cheminées et cuisinières, qui ne risque plus d'exister aujourd'hui sur cette place où même l'immeuble de la Mutualité a été repris par un groupe d'investissements "événementiels" qui se targue de promouvoir dans cette salle de spectacle qui a vu Brel ou Chaplin, dans cette immense salle de banquets aux plafonds hauts, les nouvelles normes environnementales du siècle (faute de respecter l'antique destination du lieu, de plus en plus bannie des sociétés modernes et modèles, cet esprit mutualiste qui a tant bâti en oeuvres de solidarité au siècle précédent) ?
et bien justement, il s'intitule "trois boutiques".
Nostalgie particulière de cette place où sans doute je ne mettrai plus les pieds, marquée de la mémoire de Ponge [ nom singulier : ce piqueur à vif des traditions poétiques éculées, retrouvant ou créant un ou le classicisme ironique de poème en prose du quotidien] attendait tous les matins le bus qui le conduisait au travail et où ont pignon toujours des commerces de bouche et un marché aux vivres. Place par où je plongeais quant à moi aux escaliers du métro Maubert-Mutualité, le nom reste, pour rejoindre ces rendez-vous de ministères qui m'ont longtemps conduit à faire le lien entre ces parties du monde misérable et déshérité où se situait mon lointain travail et ce lieu illustre ou ses voisins du quartier, où invité par des amis de l'époque, je goutais aux délices de la capitale encore lumière du monde.
mardi 16 septembre 2025
H & S soit : HONG KONG et SINGAPOUR (un salut aux lecteurs de / expats ou autochtones).
Aux 661 lecteurs de Singapour (à quand les 666 ? *) et aux 364 de Hong Kong à ce jour.
Mais pourquoi ? pourquoi ?
Bien sûr on m'explique que avec 8OO entreprises dépendant de la France de part et d'autre, ça fait du monde, dont 15. 000 Français de Singapour et 25.000 Français de Hong Kong, et de plus . . . . dont à Singapour pas mal de blogueurs rassemblés . . . de surcroit (effet de démultiplication et prolifération compacte) en un club "La communauté des blogueurs francophones de Singapour" consulté par l'Ambassade de France, s'il vous plait (pas étonnant l'ambassade a toujours un temps de retard), pour prendre la température du moral de la petite colonie française, (au passage en coup de vent, un salut spécial à ce blog "une Lyonnaise à Siigapour" et à la blogueuse elle-même qui en est l'auteure, blog d'où je tire l'information.
Bien sûr tout ça c'est grand, en pointe de Net et ultra-ramifié-connecté.
OUI, OUI.
Mais qu'ont-ils/elles . . .en fait . . . à coller leur regard sur les billevesées volantes / par référence aux feuilles
/ et calembredaines éculées d'un vieillard ni cacochyme ni maussade ? mais qui ne connait de l'Orient que nib de nib ?
Ministre (premier)
Qu'en est-il ?
Est-ce possible ?
Moi si sérieux, si sérieusement épris de politique, ils ont réussi à non pas me dégoûter mais à me rendre indifférent.
Un nouveau Premier ? Et alors ? Quelle que soit sa tête des mauvais jours. Même sa grimace de bonne volonté est très insuffisante pour affronter le chaos prévisible qui nous a chamboulé et surpris et tous mis un peu KO.
Notre très riche et florissant pays, écoutilles ouvertes à tout vent est endetté jusqu'aux lèvres, jusqu'aux narines, avec risque de noyade ? Je ne dirai pas que je m'en tape mais comme tous mes compatriotes je dirai alors qu'avez vous fait pour nous mener là, dirigeants incapables, inconséquents, imbus de votre seul statut du moment ?
Et tout ça dans un monde qui a infiniment plus gravement que notre dette de privilégiés artificiellement entretenue et cultivée, basculé cul par dessus tête où les leaders élus rêvent et réussissent à devenir dictateurs au petit pied et où les dictateurs se prennent pour de nouveaux chefs d'empires disposés à être couronnés et où la seule énorme urgence, autres comptes à rebours, celle du climat qui va nous balayer, nous griller, nous noyer, nous transformer en simples vestiges, nous stratifier comme dans les contes en couche sédimentaire . . . passée au rang des préoccupations d'une minorité sans voix qu'on trouve en haut lieu, cependant, bruyante et incongrue, après qu'aie été mise en route l'extinction des masses spoliées, laminées qui n'étaient que "défavorisées" et la disparition de peuples entiers n'ayant pas eu depuis leur asservissement accès aux conditions minimales de survie.
Plage de fin septembre.
Tous ces vieux me renvoient dans l'eau transparente encore tiède mon image de claudiquant, tremblotant, aux corps ici exposé sans faux semblants, visiblement déformés, hésitant a fouler le sable éblouissant de blancheur encore et ramené du Var en début de saison. Beaucoup d'amochés graves et parfois tristes. La plupart devenus trop gras ou trop maigres, fatalité du corps sénescent.
Mais courage, il faut marcher tête haute, nager à fond en étirant bien le corps, cette année j'ai cru que je ne rattraperais pas mon corps d'été, c'est ma faute au lieu de continuer à nager dans l'eau salée je suis revenu au mas dingue en pleine canicule, celui qui se renouvelle en chrysalide dénudée en bougeant dans l'eau, il était temps, je l'ai eu ce matin au fil de l'eau, tardivement rattrapé, au-dessus des muges et poissons tigres qui broutent les racines des algues à peine poussées avec tant d'enthousiasme et de vouloir vivre, en dépassant la digue et fierté le voilà, dans l'eau en tout cas, revenu, naissance rééditée à chaque fois . . pour l'heure et l'instant.
Et ceci le jour où nous abandonnaient à nos responsabilités propres les pompiers sauveteurs après la date fatidique du 15 septembre, pour eux fin de mission de plagistes sauveteurs.
Fiez pas (ne vous y).
Avis aux étrangers qui veulent apprendre notre belle langue :
Ne vous fiez ni à mon lexique ni à mes tournures, archaïsants et entachés de régionalismes, hispanismes, occitanismes, lusitanismes, argot des cours d'écoles tarnaises ou cariocas. Un peu flottants et incorporant des inventions verbales de ma fille à cinq ans, telles cervelle pour serviette, passez moi la cervelle disait-elle ou compone pour compote ou bonjour-pas quand elle refusait la civilité, sans parler de la manie latine des phrases interminables et disloquées à plaisir au grès des idées foisonnantes qui se présentent, se pressent ou se font espérer après un saut périlleux ou non ou de l'éternel jargon qui nous fait dire toldo pour store ou employer au milieu d'une tirade en français combuca ou sur la route à contamao.
lundi 8 septembre 2025
Dévot Christ et quelques malentendus (suite).
Le "Dévot Christ" polychrome, à peine remanié au fil des siècles (on a cependant il y a belle lurette changé en croix latine la croix en forme de fourche où il était primitivement crucifié), récemment restauré, en tant qu'oeuvre humaine de représentation du sacré, incarné et taillée dans le bois (comme l'indique par un déplacement d'épithète bien naïf son appellation populaire de Dévot Christ : . . . ) . . . . est effectivement vénéré et adoré, mystérieux et riche objet de dévotion depuis des siècles. A tel point que pour épargner sa valeur sacrée, ce n'est qu'une réplique sans la même valeur ni marchande, ni artistique pour aussi parfaite soit-elle, ni iconique, de ce trésor que portent les pénitents lors de diverses manifestations religieuses dont la ville à partir de sa cathédrale ou de nombreux couvents qu'elle abrite, est le foyer.
Durant la dernière guerre, afin de le faire échapper aux pillages commis par les occupants, ici, en l'occurrence, lointains compatriotes de l'artiste créateur de ce chef d'oeuvre, le Christ souffrant ( alors considéré comme d'origine espagnole) fut caché dans les caves du fort de Salses mentionné dés le XIe siècle et marquant, situé un peu avant Perpignan en venant de Montpellier, d'où on a les premières vues lointaines du Canigou à l'entrée du Roussillon. Cet ancien gardien de la Catalogne, forteresse tapie et enfoncée dans le sol, un peu remanié par l'illustre Vauban qui dans un premier temps voulut le démolir comme "inutile" ne semble pas avoir intéressé l'armée allemande, sauf peut-être lors de sa fuite et son repli vers la vallée du Rhône après le débarquement.
On peut aussi replacer le Dévot Christ dans le contexte d'ensemble des sculptures gothiques rhénanes, expatriées au-delà de leur région d'origine vers le sud de l'Europe, dont, frères ou cousins en style doloriste et sanglant, les Christ ayant rejoint l'Italie et la côte dalmate, à Luchera, Sulmona, Tolentino, Fabriano, Palerme, Split, Kotor, Piran ou souligner sa parenté lointaine, avec le fameux et beaucoup plus tardif Christ peint par Zurbaran, homme du siècle d'Or, ni oublier sa proximité avec celui de Grünewald; mais tout cela n'explique rien et l'expression unique de son visage, l'attitude terrible du corps supplicié n'en font pas pour autant une oeuvre de série.
Il renverrait plutôt, par son tragique dolorisme daté mais transcendant les époques, au très contemporains témoignages qui s'expriment, cette année encore / au travers des âges, de pestes en persécutions et massacres /, au très contemporain et même très actuel photojournalisme des images de la guerre au Soudan et à Gaza.
Exposition à aller voir éparpillée dans divers lieux dont notamment le couvent des Minimes, tant que dure le festivals Visa pour l'Image, créé en 1989, l'une des manifestations phares de Perpignan, après l'obsolète présence résiduelle et ayant fait long feu de la gare immortalisée par Dali au moins depuis 1964 (Journal d'un Génie), en porte à faux avec - et n'en déplaise à - l'actuel maire de Perpignan.
vendredi 5 septembre 2025
Dévot Christ.
Au cœur de Perpignan, un chef d'oeuvre peut-être venu de la lointaine Allemagne,
lundi 1 septembre 2025
Dilemme (mon).
Maintenant que je n'ai plus le choix d'aller à droite ou à gauche, en haut ou en bas du grand monde, j'ai nettement choisi mon côté ou du moins les circonstances ont fait que n'ayant pu obtenir ni l'Inde ni le Vietnam, rêvés un temps, j'ai pu voir un peu en détail le monde mais surtout du côté Afriques et Amériques ou îles de l'océan indien ou du Pacifique et plutôt l'Antarctique que l'Arctique . . .
. . . . je peux toujours cependant aller à droite ou à gauche du petit arc méditerranéen qui est ma terre d'élection et de repli.
Mais me voilà déchiré, certes je peux encore parcourir la petite distance qui sépare Nîmes . . . . ,
ville centrale de ce mini arc, ses arènes, sa tour Magne et surtout sa maison Carrée, si petite et de présence si forte, nouveau centre du monde depuis qu'elle est enfin UNESCO-reconnue comme merveille
(il était temps, depuis Auguste et Antonin les maîtres de ce centre de l'univers antique)
. . . . de cette partie Ouest de mon horizon où se trouve la Catalogne de mes choix et de mes amours, d'une part, et d'autre part de cette partie Est où se trouvent le cinéma et son cirque tapageur, le discret musée du Suquet, riche en merveilles d'art antique et premier et les hypergraphiques, sur fond d'Alpes enneigées, remparts d'Antibes, mais jusques-à quand ?
Vous me direz ce choix est moins dramatique, si je dois un jour me contenter, ingambe petit rouleur, privé peut-être de mon vieux permis rose de conduire obtenu à 18 ans, unique visa pour voyager, encore valable malgré les menaces qui pèsent sur nous, vieillards ostracisés, boomeurs et soit-disant bénéficiaires des Trente Glorieuses (si mal nommées, je me souviens de l'eau gelée dans les lavabos des dortoirs non chauffés, des douches généreusement offertes une fois par semaine au pensionnat de l'école publique, de ma chambre d'étudiant sans annexe avec pour seul luxe un évier, et malgré mes concours et peaux d'ânes durement gagnés, de mon premier téléphone à presque 30 ans en arrivant au Brésil, expatrié pour sortir un peu, non de la misère, mais de la pure frugalité, etc . . . . )
de résider d'un seul côté de ce petit arc géographique,
moins dramatiques que ce choix que nous laisse et nous impose la situation économico-dispendieuse et -politicienne un peu désespérante pour la jeunesse sans aucun doute, de notre beau pays, à savoir et après inévitable bout de route sans pilote, véhicule fou : conserver l'actuel gouvernement très insatisfaisant depuis longtemps ou en réclamer et en élire un autre apparaissant dés à présent comme peut-être pire ou au moins aussi ou donc plus encore après tergiversations, insuffisant.
Jour tranquille.
Après la foule d'hier sur la promenade et sur la plage, queue à tous les petits kiosques vendant sandwiches, glaces et boissons, agglutinements de groupes en farniente sur le sable, c'était le dernier jour de vacances pour beaucoup, un beau jour encore ensoleillé, même l'eau était surpeuplée de joueurs trempant les pieds, de discutailleurs en cercle et de sportifs épuisés en trois brasses, puis en fin de soirée et durant la nuit nombreuses petites ondées rafraichissantes.
Aujourd'hui nombreuses affaires à régler, rentrée pour moi aussi, contacts, calculs, décisions, signatures, transactions, mises en route, etc . . . puis vers 17 heures, détente, baignade sur la plage étirée en longueur face aux îles.
J'ai nagé un moment . . . seul, un seul crawleur professionnel, un champion à l'entraînement aux mouvements hyperefficaces et parfaitement synchronisés est passé au loin, au large, a disparu derrière la jetée et ensuite j'ai été seul, vieux et lent crawleur amateur, prenant plus de plaisir que de chalenge à glisser en souplesse dans l'élément liquide et hautement porteur et salé, et à respirer toujours du même côté pour cause de crawl simplifié, sans trop de rotation de nuque mais les pieds en claquement régulier, les bras bien balancés et pagayant ferme.
Incroyable mais vrai il y avait, cependant, donc, encore, pour moi seul ! HUIT pompiers à cette heure là, quatre à gauche devant leur cabane en dur et leur table de bois, séparés par cinq ou six-cents mètres de plage et d'eau vides de quatre autres à droite un peu en avancée sur le sable, profitant du ciel gris et de l'absence de soleil pour se rapprocher de l'eau au lieu de s'abriter sous leur parasol géant des jours de canicule.
Mer grise immobile, au loin en horizon une lumière incroyablement immobile et répandue en faisceaux se rejoignant sous les nuages. Vu juste un poisson long solitaire, s'attardant, gros muge à lèvres rosées sans doute, autant que j'ai pu voir sans masque à l'œil nu.
La Grande classe.
Ce matin 1er Septembre vers huit heures et quelques, jour de rentrée . . .
. . . en descendant de mon 7ème, rencontré au 3ème, dans l'ascenseur, une mère et son très jeune bambin blondin qui m'apostrophe sans rire, sans doute parce que je porte moi aussi un sac avec mes affaires :
- Tu va dans la Grande Ecole toi aussi ?
La mère un peu timide et un peu gênée et interloquée me regarde, vieillard pas très bien rasé et rides bien accentuées par la lumière crue, prête à dire un mot mais c'est moi qui dis :
- Oui tu vois, j'ai préparé mon sac, je vais à la très grande Ecole, il en faut pour tous les âges.
Fou-rire général.
samedi 30 août 2025
Boutiques en rubrique.
Napoléon avait traité les Anglais de boutiquiers au moment même où leur commerce anticipait sur l'économie des autres pays d'Europe.
Or ici, vu d'ici, quoi ? qu'en est-il de nous ? pas un jour sans qu'on nous parle des recettes en berne des commerçants et en particulier des hôteliers et restaurateurs, comme apparemment seuls commerces dignes d'attention de notre (pas si) pauvre et beau pays déjà pas mal dégonflé industriellement et massacré par le tourisme, presque autant que d'autres, Espagne, Italie, c'est en train d'arriver. Et comme si dans la vie de notre nation, au-delà des progrès des dealers dans les quartiers, des rodéos urbains, des refus d'obtempérer, des évasions de prison spectaculaires, des arnaques de plus en plus ingénieuses bernant des gogos et autres dépassés par ce monde emballé, il n'y avait plus aucun horizon qu'à la rigueur sportif ou économique . . . pour les riches . . . puisque paraît-il nous collectionnons les milliardaires.
Mais attention, à une condition, comme s'il n'y avait pas d'autre grandiose tâche, stoppant tout projet, tout progrès, toute visibilité, afin d'avancer ou de reculer que de mettre des sous dans le grand trou créé par nos dépenses et surtout par nos édiles, . . . oui après tout ce sont eux les comptables et donc coupables, les chargés de notre avenir qui savaient, qi avaient fait les projections démographiques de nos besoins et n'ont rien fait (retraites, sécu, absence d'investissements productifs, de formation adaptée) qu'augmenter en commençant par leurs avantages propres, la gabegie qui est de mise en période de crise prolongée au lieu, par exemple de former (ça coûte très cher) un nombre suffisant de médecins ou de développer l'enseignement en sciences et en mathématiques.
Lamentable, lamentable ! Ô petitesse !
Oui c'est vrai, je le crois, nous sommes en train de sombrer, heureusement quelques chercheurs dans le plus grand incognito et le plus grand silence trouvent des trucs incroyables en astronomie, en biologie, et même, ô surprise ! dans leur vision littéraire ou artistique. Rien de ce monde-là, obscur et caché, inaccessible, étouffé par une couche épaisse de bluff techno et de pseudo'art marchand vendu, commandé, avant d'être formé, ne doit filtrer et apparaître au grand jour et à la vue des citoyens ne portant plus béret mais casquette, n'allant plus chercher leur baguette de pain mais le prix le moins cher du soda dans le fast consuming.
Les plus performants, les plus riches vont-ils poursuivre leur oeuvre et s'enrichir en nous ruinant .
A quand une France comparable à ces nobles dont la littérature espagnole est pleine, gardant morgue et apparence vestimentaire, ruinés dans leur trésorerie par leurs propres pratiques archaïques et leur incompréhension d'un monde en grand changement ?
vendredi 29 août 2025
Histoire qui n'arrive pas mais qui (L').
Retour à ces minutes perdues, bloquées qui font, mises bout à bout, une vie.
Oui bien sûr par opposition le HS parle mieux. Ce moment où on (s')'outrepasse(nt) les limites qui figent les genres et les trajectoires répertoriés, ce moment où épuisés nous allons au-delà de ce que nous aurions cru possible pour supporter, tenter, je dis bien tenter, cela se produit très rarement, la minute de vérité, où apparait ce qu'on cherchait sans trop savoir.
Oui si vous voulez . . . une sorte de rayon vert de la recherche du chercheur, le physicien aussi bien que le chercheur en poème ou le peintre ces fous parmi les fous.
[ Au fait, parenthèse, j'apprends que l'hôtel fameux de Cerbère qui a forme de navire affrontant la tempête et borde, entre route et voie ferrée, la mer et bientôt la frontière et aussi la Retirada, qui fut le réceptacle et la scène de tant d'histoires, tentatives de renaissance et aussi volontaires ou involontaires expérimentations, est de nouveau en difficulté de subsistance.]
Bref, autant que le HS je recherche et bute sur la minute coincée. C'est à dire en clair et c'est de ça qu'est bâti le temps, collier de perles apparemment égales, lisses, discrètes et éclatantes, ce moment figé où rien n'avance et pourtant, immobile, sans qu'on y prenne garde, tout avance.
NOTE immodeste, fragile et auto-référence gonflée (excusez du peu) on peut aller voir dans Wattpad, c'est gratuit, "l'histoire qui n'arrive pas mais qui", histoire écrite en référence et hommage, référence pour le thème, à un novéliste et poète péruvien que j'ai eu l'honneur de publier dans une petite revue à Lima.
jeudi 28 août 2025
Tant qu'on en est aux bêtes;
. . . c'était un hôtel gigantesque étiré sur un grand territoire dans les dunes où nous avions l'habitude de nous arrêter quand nous allions nous-mêmes, ou pour accompagner des visiteurs venus de Paris, en allant à Paracas et Nazca voir les site et les musée si extraordinaires de ces civilisations du désert obsédées par l'eau, les dieux de la pluie, les créatures marines. les canaux, les astres, les signes visibles du ciel.
Il y avait là quelques cages avec des oiseaux et des animaux dont un bandit malin coati à très longue queue très joueur qui à force de lui parler, de lui tendre la main, ce qui était prohibé, avait fini par nous connaître et poussait du bout de son très long nez flexible de petits cris en nous voyant revenir et lui porter tel ou tel autre fruit de ses préférences, dont les maracujas.
Il y avait aussi hélas un dromadaire que le gardien faisait, devant les touristes, fumer en machouillant son cigarillo et à propos duquel notre action militante auprès du directeur de ces installations, avait fini , au moins en apparence et quand nous étions là, trop rarement, par avoir raison de ces stupides aberrations.
Triste, je sais, je peux passer pour et suis peut-être déjà un vieux fou.
Ce qui me rassure c'est que en cela rien ne change,
car de fait, j'ai toujours été, maladroit, distrait, un peu asperger, peut-être à supposer qu'on sache me dire exactement de quoi il s'agit, tendance voyou, à côté des clous, incapable de retenir dans quel sens s'ouvre une porte, gravement hostile à toute forme d'apprentissage par cœur, intéressé par des trucs qui paraissent bizarres à tout un chacun, sociable et très solitaire, lent et parfois trop rapide, capable cependant de jouer ma partie comme si j'étais parfaitement normal, présent, passionné par l'instant qui file, bref un peu à côté et parfois en retrait ou jeune fou plein d'audace.
En somme, normal, normalisé, banal.
Parler aux bêtes.
C'est vrai, j'aime parler aux bêtes, surtout aux oiseaux parleurs, mais aussi aux insectes et à toute sorte de vie. Les guêpes par exemple comprennent très bien quand on les rabroue d'un cri d'énervement. Ce matin descendant la poubelle de mon 7e étage, comme Saint AF j'aime habiter haut, au-dessus des toits et au niveau du vol des oiseaux autochtones ou migrateurs, (tiens au Mas dingue j'ai oublié avant de repartir de le dire, j'ai vu passer il y a dix jours les engoulevent) , j'ai rencontré au 3me un jeune gars tout frisé, coiffé en pétard qui descendait son chien pour la sortie message-pipi du matin, un petit basset pâlichon de poil, long museau un peu bâtard aux aguets et après avoir salué son maître j'ai salué en me penchant et le regardant dans les yeux son cabot-mascotte :
- Bonjour toi, que j'ai juste dit.
Inattendu ce qui m'a répondu du fond de la gorge, doux, presque étouffé, presque un miaulement, c'était un petit cri presque humain en condensé de politesse.
- Il connait ses civilités ai-je dit au maître qui me répond :
- Pas toujours avec tout le monde.
mercredi 27 août 2025
Pourquoi ?
. . . . oui, pourquoi continuer à vivre cette vie au jour le jour et à écrire sur elle ?
pour la redoubler voire plus, la multiplier, y penser et la dé-ré-é-crire (c'est la revivre) plusieurs fois, ad libitum sinon reproduite en miroir miroitant son double à l'infini, donc pour sur-vivre et multi-plier. Mais aussi pour la bonne humeur. chaque fois réussir un tour de passe-passe.
Rentrée.
C'est pas colin-maillard, mais les principaux protagonistes avec une grande assurance dansent les yeux bandés, ils ne voient rien, sur ce plan là ils ne trichent pas, bandeaux bien enfoncés, ils ne voient rien venir et nous poussent à approuver, à avancer, à refuser, à manifester, à rester quoi, à gesticuler, à réfléchir aux conséquences, à ne rien dire que nous pourrions regretter. Croyez-vous que parmi eux quelqu'un pour le moins voit ? voit un tant soit peu ?
Pompiers en mer.
. . . . . j'ai été parler ce soir, déjà presque dix-huit heures, aux pompiers-sauveteurs de service devant la cabane qui leur est affectée et qui au lieu de plier leurs drapeaux et de préparer leur départ s'attardaient attablés devant l'étroite et longue bande sableuse, devant l'étendue d'eau formant lac tranquille, devant leur clientèle encore nombreuse, ces gens qui n'avaient aucune intention de se noyer, qui ne faisaient rien pou ça d'ailleurs, familles rassemblées, enfants et chateaux, très jeunes joueurs de volley heureux de crier han à chaque coup, retraités somnolents, à profiter des délices de la mer avant la triste rentrée attendue, semblants de débats inutiles, démocratie foulée aux pieds, manifs sempiternelles, impôts, foutoir, partis enjôleurs, trompeurs, hâbleurs, creux comme des outres, sans la moindre idée de salvation que de très vieux refrains mâchonnés, gouvernement prévisible et imprévoyant, immuablement incapable, et ils m'ont donné confirmation, c'est fou, malgré un petit grain qui vient de tomber et un moment de fraîcheur, eau encore à 26 et air à 27 °.
il semble que vous n'aimiez pas ce petit article . . .
C'est que vous n'avez pas vu qu'il fait partie non des tentatives de recherche qualifiées ailleurs de HS, cet épuisement du jusqu'au boutisme qui outrepasse ou tente en allant plus ou trop loin de . . . faire tomber quelques barrières.
Il fait partie de cet état immobile où rien ne se passe et tout se passe.
Arc-en-Sud.
Association mort-née, fondée sur une idée malvenue, déjà intempestive et vouée à devenir chaque jour plus chimérique. Oui j'avais convaincu quelques personnes et même quelques "hautes instances" ou sur le terrain quelques municipalités d'y participer.
Arc En Sud ça devait vouloir signifier Aire de rencontres culturelles et d'échanges Nord-Sud.
Persuadé qu'il y aurait moyen, non de renverser la vapeur, je n'étais pas naif à ce point, mais pour le moins de faire qu'un certain nombre de personnes "de bonne volonté" changent un peu de regard sur les pays du Tiers monde et leur population en proie à des désastres sanitaires, économiques ou autres.
Les concepts de coopération et développement auraient dû aboutir à partir des indépendances des pays autrefois colonisés, au-delà de la notion "d'échanges culturels" aboutissant à quelques déplacements d'expositions, de troupes de théâtre, d'aide à l'édition et à la production de films, à des actions d'envergure soutenues par l'économie des pays jusque là dominants dans les pays dits "périphériques" jusque là dépendants, ayant signé les accord correspondant à tous ces projets, ces plans, ces structures, soutenus par ces agents et fonctionnaires en place, ces crédits mis à disposition. L'importance même de ces actions pilotes, de ces expériences, de ces entités créées de toutes pièces qui auraient dû voir le jour et entraîner un bouleversement de l'agriculture, un renforcement de l'embryon de production industrielle, un renforcement de l'économie toute entière dans ces pays "en développement". Le résultat aurait dû être visible, patent et entraîner par exemplarité et entraînement sinon une croissance exponentielle, du moins un renforcement des institutions et des organes productifs de ces sociétés dépossédées de moyens et matériaux.
Pourquoi, malgré les résultats inverses constatés, continuation de l'exploitation et du pillage des pays du Tiers Monde, mépris et racisme face aux populations exploitées, ou dans le meilleur de certains cas, aides et secours relevant d'une charité dévalorisante sans effet que ponctuel, et s'y ajoutant, détournements locaux de ces aides et des moyens mis à disposition, etc . . . ?
Tout simplement (voilà juste quelques exemples pris en Afrique), j'avais constaté la richesse, la lucidité, l'originalité de la littérature africaine de Senghor à Mudimbe, l'admiration nouvelle que pouvaient porter certains esprits persuadés de leur supériorité blanche après avoir découvert la sculpture dite "nègre" et la beauté imaginative de certains objets d'usage courant et traditionnel, ou à l'inverse le dessillement de quelques lecteurs persuadés que l'Afrique du Sud n'était pas sur une si mauvaise voie après avoir lu "Une Saison blanche et sèche" (André Brink 1979).
Bref , voilà l'illusion (ô grands dieux, combien les écarts de valeurs et leur inversion avec cette course aujourd'hui aux purs profits et négociations marchandes, ou au reniement de toute humanité au profit de la force brute , au niveau des principaux chefs d'Etat, se sont-ils accentués, replongeant le monde dans un cycle de massacres et dominations sans états d'âmes) !
Heureux contre toute attente.
La plupart des touristes ont commencé à partir. Retrouvé la plage de Juan après la pluie sous le bruit des longs courriers qui n'arrêtent pas de passer là haut dans le ciel, à quelques mètres des trains, TGV, régionaux, de marchandises, vétustes, et du flot presque continu de cette nationale, autos, motos, scooters, trotinettes, vélos de course et électriques, qui longe la mer, eau à 25 degrés et pas une ride sur la mer. Retrouvé les amis de la Côte, l'unique après, bien après la Brava, la Sauvage de mes amours.
Je ne vois plus au loin la vallée du Loup bouchée par les nuées cotonneuses qui semblent se former là venant des îles.
Peut-être ça me rappelle Rio en beauté bien moindre mais en air saturé d'humidité et en bruit et bordel joyeux.
Autre livre mais je ne vais pas . . .
. . .tout vous dévoiler, et. Celui-là est léger et facile a emporter : Trois leçons des ténèbres de Roger Caillois qui entre autres avantages renvoie au Melancolia de Durer.
Livres préférés.
mardi 26 août 2025
Cet autre Peintre.
Il ne peignait pas. C'était l'homme des recherches, déambulations, reproductions en miniatures.
Il était amoureux des huacas, ces vallonnements de sable désertiques parsemées de monticules et de dunes naturelles où se nichent d'immenses cimetières, lieux sacrés et profanés partout, indissociables des étendues naturelles où les morts sont enterrés pour y être dans la sècheresse, l'absence de pluie, conservés, disséqués, momifiés par le temps et l'enrobage minéral leur évitant la putréfaction;
il avait eu cette idée de reproduire de petites portions de ces lieux en miniatures, en maquettes remplissant des sortes d'aquariums transportables, c'était donc là son oeuvre, des huacas simulées et transportables qu'on pouvait examiner au travers des vitres de ces bassins transparents sans la moindre goute d'eau, remplis de grains de sable prenant diverses teintes selon la huaca originale, originaire, imitée, privée de cet échantillon d'elle-même.
Il m'avait offer une de ces huacas portables, un petit aquariums sec sensé transporter dans ses poussières et grains, d'anciens très anciens morts, que je n'ai plus, ces oeuvres portaient bonheur disait-il. Mais fallait-il le croire ou tout au contraire y sentir une de ces menaces contenues dans les grains minéraux, broyeurs et liés au fatidique sablier du destin ?
Le gros chat est mort.
Nos amis de Valencia, père, l'homme des écureux, fils qui lui succèdent, ont vécu une belle partie de leur vie avec le chat tigre qui poussait par moments des cris incompréhensibles, qui apparemment allait mieux, nous ont averti, nous participons au deuil, le gros chat tigre est mort.
lundi 25 août 2025
Temps moite, temps lourd.
J'ai connu ce temps sous les tropiques. C'était quotidien, cela signifiait flou, lois non respectées, exaltation des sens, vision critique, humoristique, esprit un peu brouillé, impossibilité d'accomplir les tâches dans les critères de clarté parfaite et de rigueur, donc approximation et parfois solution expéditive avant épuisement inutile;
de retour au climat "tempéré" voilà que je retrouve ces mêmes conditions qui m'emplissaient de curiosité, de désir de recherche, de tentatives d'adaptation à un autre monde échappant aux critères d'intelligibilité géométrique, mais impression que ce monde que j'ai connu plus dur, plus étroit, plus "rationnel" en apparence, est en train de se défaire, de renoncer à ses vertus de clarté, de sombrer dans l'incongruité et le chaos sans appel.
Nouvelle liste.
Intempestif ou opportun ?
La découverte des hypothèses de Ferenczi.
Distance. Comment les lieux modifient les opinions au moins autant (au temps) que le passage du temps.
Reprendre l'héritage "immatériel" de mes ancêtres.
Cette impression d'être toujours "à côté", inadéquat et pourtant de voir le centre de la cible, ce sur quoi il faudrait pouvoir agir. La vie est souvent un cauchemar, il faudrait pouvoir se réveiller du rêve du rêve.
L'énorme imbécilité des flux statistiques. Pas de quoi plaider pour la démocratie.
Cette impression que l'hyper-tourisme n'est que la crête de cette plaie beaucoup plus profonde : l'hyper-population.
Seuls les fous m'intéressent.
. . . .et il faut être fou déjà pour consacrer sa vie à l'art, sommet de l'illusion, du semblant, du trompe l'œil et trompe les sens, créateur de mondes inexistants, fiction dénuée de science mais pleine de pouvoirs.
Cet homme qui. . . peignait en roulant dans les vagues. Elégie critique.
Vif et brillant, plein d'humour, il n'avait pourtant rien de suicidaire, cet obsédé bon vivant, à l'époque, obsédé de la trace, de l'empreinte, de la peinture performance du corps, peignant par ses mouvements directement la toile non tendue . . . depuis si longtemps, depuis la préhistoire de l'humanité, mains au pochoir des grottes, visage ou corps, vera icon, ou ichtyogrammes japonais .
Son projet réalisé dans une crique déserte supposait plus qu'il ne semblait dérision de soi, situé dans la trajectoire retournée et auto-appliquée d'un Yves Klein ne reportant plus sur la toile l'empreinte extérieure d'autres corps, ceux de "modèles" peinturlurés, mais lui, reporté et enveloppé d'un drap enroulé sur lui-même en personne, nu et exposé, face au plus puissant élément amniotique de la nature : la mer accouchant (aussi bien dans l'imagination scientifique ou mythologique) d'êtres terrestres avait pris, dans le plus grand secret / seule sa compagne pouvait le suivre et l'aider dans cette expérimentation solitaire en plein air / rejoignant par un acte individuel de land-art romantique, un magnifique et symbolique tour à la Sandor Ferenczi, le disciple de Freud qui allait plus loin que Freud, l'homme de la Thalassa qui avait fait coïncider l'histoire des êtres vivants et celle des individus, en raccourci fantastique.
De fait, à bout de souffle, éreinté, refroidi, trempé, quasi étouffé, à deux doigts de la noyade, le ciel étant devenu gris, le vent s'étant levé, la mer subitement rageuse, son assistante-compagne affolée, ayant peur pour la vie de l'expérimentateur, il avait été amené sur un brancard à l'hôpital et sauvé par les pompiers qui avaient un peu de mal à comprendre ce que cherchait et voulait faire cet Olybrius tout nu et maculé de peinture bleue enroulé dans une toile comme pour mourir plutôt que naître.
Nous en eûmes ensuite du même auteur, car hélas . . . aucun autre témoignage direct, son assistante restant muette, des récits qui n'avaient rien d'épique, croyez-le, tellement dérisoires ! auto-dévaluatifs, tellement pleins de détails navrants et rigolos, tel ce crabe bleu lui aussi, resté attaché au tissu de la toile maculée et la crevette transparente prisonnière des poils de son torse .
La peinture comme land art auto-punitif, en somme.
Ou alors, non, disons, "erreur de jeunesse". Il avait peint par la suite un modeste paysage où apparaissait en crayonné son corps martyrisé allongé dans l'onde cruelle dont le titre était tel.
mercredi 13 août 2025
Abeilles.
C'est un souvenir cuisant que j'ai déjà évoqué je crois, au moins ailleurs.
Nous visitions le campus d'une université agronomique. Les dirigeants qui nous accompagnaient avaient absolument voulu nous conduire aux ruches de la section apiculture, après que nous ayons parcouru pas mal de locaux fermés, salles de cours, réfectoire ou bibliothèque. Quand advint ce qui devait advenir, quelques unes d'entre elles, face à des inconnus, les abeilles sont évidemment physionomistes et avisées, nous piquèrent, moi deux fois au crâne, entre front et début de calvitie et mon chef de l'époque, au bras, une méchant avertissement.
Nos introducteurs accompagnateurs, par ailleurs charmants et accueillants autant qu'on pouvait l'être, eurent pour tort de sourire, ou du moins quelques uns d'entre eux, quand mon chef eut lui le mauvais goût de se plaindre assez amèrement de sa piqure et de la tournure de cette visite qui devenait punitive alors que nous venions pratiquer la coopération et l'aide.
Comme de mon côté malgré l'intensité des deux douleurs cuisantes à mon front, j'eus le stoïcisme discret de ne pas me plaindre et de sourire à mon tour, cela me valut la définitive hostilité de ce chef d'alors.
Moralité : rien ne sert de bien se tenir.
Conférence.
Où étai-ce ?
J'étais convié à une de ces conférences-hommages comme il en existe. C'était en Amérique du Sud.
La scène aurait pu être n'importe où. En Equateur, au Pérou, en Colombie ou même en Argentine ou au Brésil. Il s'agissait de rendre gloire à un poète qui était aussi un peintre et qui était bien que très connu localement resté modeste et caché. D'ailleurs on l'attendait tout au long de la conférence après l'avoir attendu longtemps avant de commencer. L'ambiance était très particulière. Assez ridicule pour tout dire. Les discours successifs qui ressemblaient à de pâles nécrologies, sauf un ou deux qui avaient eu la bonne idée de contenir des précisions et de meubler d'anecdotes les louanges banales, s'adressant à un homme absent de l'estrade - au fait, pourquoi l'intéressé était-il absent ? - qui aurait dû subir sans sourciller et sans rougir ces tresses et ces couronnes de lauriers, un peu comme s'il était déjà mort.
Avait-il eu l'intuition de ce désastre ? Se méfiait-il à ce point de ses amis ? Les connaissait-il suffisamment pour éviter le piège ? Etait-il absent pour une toute autre cause ? Pour raisons d'un réel empêchement ?
Pour le spectateur que j'étais c'était extrêmement gênant. Ces discours devant un grand absent comme s'il était déjà mort ou mécontent ou indifferent aux compliments. Il y avait là quelque chose de bizarre, d'inquiétant qui mettait en cause la notion même d'admirateur et de public. D'autant que la séance s'enfonçant dans l'absurde se poursuivait, allant à son terme : le départ du public totalement frustré et assailli d'interrogations sur l'intéressé principal, sur ses thuriféraires, su la notion même de lecteur-spectateur-admirateur.
On s'attendait ou a apprendre sa mort ou à le voir apparaître bien vivant et ricanant devant l'entrée de la salle où on avait tenu ces discours rendus creux par son absence.
Camus.
L'unique et grand Albert. L'ami proche de René Char. Un totem. Un fantôme des époques de gloire où il a vécu lui, Résistant. Sur fond de Guerre d'Algérie, drame et point de partage pour les Français. Lui, coupable seulement d'avoir écrit Misère de la Kabylie, mis au banc de la gauche par les marxistes purs et durs.
Difficile de lui échapper dans ma jeunesse tellement il éclairait ce monde encore obscur d'après-guerre dont nous sortions à peine. J'ai été longtemps abonné au journal Combat, résurgence de son esprit, en souvenir de lui. Bien sûr j'avais opté plutôt pour Héraclite, Epicure, Montaigne, Descartes, Spinoza, Husserl, Merleau-Ponty pour échapper à cette sienne vision, l'Eté, Noces, Retour à Tipasa, approche illuminée-illuminante mais aveuglément littéraire.
Son meilleur livre disait Sartre, d'après ce qu'en rapporte Jean Daniel, est La Chute. Bien d'accord, j'en ai fait l'expérience de plusieurs années d'études. Qui n'a pas lu La Chute à l'autre bout, envers et fin de l'Etranger ne peut percevoir le cycle et le procès du héros solaire dans cette oeuvre (c'est ainsi que j'essayais de la saisir et de la caractériser dans ce travail que j'avais envoyé à Roland Barthes). C'est à dire au travers d'une rhétorique embrassant la tragédie humaine comme un cycle naturel, appartenant essentiellement aux rivages de la Méditerranée et à son exclusive lumière productrice de lucidité depuis les Grecs.
Aujourd'hui encore ces lieux où il a vécu, ses formules, son regard, assaillent ma mémoire.
Il n'y a plus de déserts. Il n'y plus d'îles.
Capilotade.
Ce matin, dixième jour du, de la deuxième saucée de COVID, tête en capilotade, bouillie, charpie, compote,
après avoir toussé des jours et des jours et expurgé et fumigé ou dans le meilleur des cas expulsé, expectoré (presque) toute mon acrimonie me voilà vraiment presque remis mais tellement éreinté et spongieux/vaseux que je tombe, une fois séché, en poudre et en lamelles.
Maudits Chinois ! Maudit Wuhan laboratoire ou marché aux bêtes !
Maudit voisin qui est venu frapper à ma porte alors qu'il n'avait rien à me dire, juste porteur du truc immonde, je l'avais entendu tousser grave de l'autre côté de la terrasse quelques minutes avant cette visite inutile et criminelle, une toux irrépressible et chargée, covidée à fond de toute bienfaisance et bienséance, une toux agressive, insortable, quel salaud !
La capilotade est un plat d'origine espagnole cuit et recuit en morceaux disparates me dit-on et j'ai connu ce genre de pot-au-feu merveilleux et la charpie est un drôle de rassemblement et nœuds de fils extraits d'une toile usée qui servait à panser les blessures saignant abondamment du temps où Pasteur et l'industrie du coton n'avaient pas encore réformé tout ça . . .
Tout ça, tout ça, la toux en prime, autant dire que je me sens un peu diminué bien qu'aimant toutes sortes de ragouts à condition qu'ils ne soient pas faits avec la chair et les humeurs de ma pomme.
dimanche 10 août 2025
Bataille de chats. Eduardo Mendoza.
Riñas de gatos.
En effet, griffures, bluffs, beaucoup de cinéma comme chez les chats qui parfois s'agressent avant des combats plus durs, en mise en scène théâtralisée.
Cinéma ? Oui ce livre écrit en 2010 et qui a pour thème le passage à Madrid d'un expert anglais en peinture espagnole spécialiste de Velasquez en 1936 à la veille de la Guerre civile a été écrit on le sent bien pour qu'y apparaissent quelques scènes comiques, burlesques, saugrenues, caricaturales, donnant une vision bien grotesque et réjouissante de l'opposition du tempérament placide supposé aux Anglais face aux agitations et inconséquences fanatiques attribuées aux Espagnols. Manifestement l'auteur respecté et quelquefois mieux inspiré s'amuse et le contraste de cette visite impromptue d'un homme perdu au milieu des intrigues d'une société où ont déjà eu lieu des ravages et des massacres présageant d'un avenir déchirant, sanglant, aurait pu être "divertissant" et très puissant à la fois. Et certes quelques analyses de la situation sociale de l'époque sont claires et édifiantes.
Mais je ne sais pourquoi j'avais laissé ce livre de côté, malgré la traduction de François Maspero et les nombreux prix obtenus ainsi que son accueil très favorable en France, je crois comprendre maintenant ma déception.
Dommage d'avoir convoqué un tel thème et aussi le grand Velasquez (panneaux d'affichage alléchants) pour ce résultat si peu policier, mi instantané historique, finalement fait d'érudition et de longueurs étouffant un peu (mélange détonnant et difficile) humour dérisoire et tragique destin d'un peuple.
Blogs du Nouvel Obs.
Je me souviens, ça remonte à quand ? Plus de vingt ans.
A ce moment-là l'hebdo de ma jeunesse (les années 60) paraissait pour ma retraite ou pré-retraite en numérique. Il avait bien changé. De grandes voix qui y avaient publié occasionnellement ou non s'étaient tues, où y publiaient encore, Cournot, Barthes, Foucault, Martinet, Karol, . . . Jean Daniel y restait encore présent et éditorialiste.
Pour nous, piétaille, il y avait un recoin à la fin du journal, il fallait bien chercher, où pouvaient publier librement les lecteurs. Il n'y avait pas foule, malgré cette liberté, les gens préféraient peut-être en général commenter directement les articles des journalistes plutôt que de se lancer dans leurs propres mini-publications. Le fait est que nous étions un très petit groupe à nous connaître, à nous répondre, à dialoguer, à nous quereller ou à nous ignorer.
Très vite, bien qu'intervenant dans les commentaires des articles de journalistes patentés, de préférence les articles politiques, j'avais choisi dans les blogs de lecteurs de raconter des histoires en une sorte d'auto-fiction composée de récits courts et baroques. Très vite cette auto-fiction recouvrant parfois des expériences réelles transposées en récits plus ou moins oniriques avait eu l'heur de capter quelques lecteurs qui devaient, blogueurs eux-mêmes dans les mêmes colones, devenir des amis, parmi eux le juif Abou à l'humour horriblement triste et délicieusement juif, à la plume si drôle, qui devient vite et reste un extraordinaire et vénéré ami, ou l'étrange, aujourd'hui disparue, Aquatinte, qui racontait tantôt son quotidien, tantôt ses souvenirs de Constantine en Algérie, entre appartenance aux colonisés intégrés et petits blancs colonisateurs.
Quant à moi, avec mon style répétitif, accumulatif, visionnaire et quasi ampoulé mes lecteurs ne sachant si je jouais les lourds archaïsants emportés dans le délire d'une langue illisible ou presque ou si j'étais un vrai poète antillais s'autoparodiant dans les excès lyriques du verbe.
En tout cas c'est de cet atelier qu'est partie ma recherche improvisée, une sorte de café-théâtre de l'écriture (déjà expérimentée dans d'autres textes beaucoup plus écrits) d'une mise en place de textes arrachés au quotidien et au banal de la vie : de nos tribulations avec un ami parisien pendant cette féria de Nîmes ou nous avions volé la plaque en cuivre d'un médecin psychanalyste trop surréaliste pour être vraie ou bien vu tomber comme dans une légende romaine, narration de mosaïque, un héros inattendu, jusqu'aux aventures d'un ami boxeur marocain dans les canaux et des ruelles de Sète jusqu'aux angoisses et aux ridicules de la salle de consultation d'une maison de santé cardiaque fameuse.
C'est là aussi que quelques amis et moi avions été, dans une discussion homérique, traités, déjà, par des sionistes forcenés, d' "idiots utiles" après une passe d'arme à propos de Palestiniens déjà plus que mal traités et humiliés par le gouvernement officiel d'Israël.
vendredi 8 août 2025
U comme soleil couchant des Utopies.
. . . . bien sûr il y avait de la . . , ou quelque . . . naïveté, sans doute, de fait, une HéNAURME dose, à croire qu'on pourrait sinon créer un homme nouveau, du moins créer les conditions de nouveaux rapports de développement égalitaires dans tous ces socialismes du XIXe siècle qui ont propulsé le désir de révolution de l'anarcho-syndicalisme au matérialisme historique en bifurquant vers la panoplie des terrorismes existentiels, quasi métaphysiques ou érigés en doctrine d'embryon d'Etat. . . .
. . . .cependant, . . ne plus voir là ou à leur suite . . . . que dystopie, l'horrible dystopie qui s'en prend comme un virus à tous les plans de progrès et de changements, ce n'est pas sombrer dans un sommeil de cauchemar, c'est hélas s'en prendre au fonctionnement bien réel du monde humain, peu avare d'hécatombes, de catastrophes prévisibles, de plans quinquennaux provoquant la morbidité, l'aliénation, la déshumanisation. . . . . est-ce pour autant le fin mot de l'histoire ?
Avons-nous seulement gagné en lucidité, en praticité, en pragmatisme, en utilitarisme . . . .
ou seulement en court cynisme dévastateur ?
[Voici donc ma 666ème chronique atteinte après avoir renoncé à garder présents sur FB, 666 amis, comptés au plus près.]
jeudi 7 août 2025
Supréma-tisme et -cisme, glissement brutal d'une époque.
Effondrement, retour au pire.
Incroyable cheminement depuis 1915 en Russie. Le mot suprémaTisme / et maintenant je l'entends malgré moi sous tous les appels au suprémaCisme . . . / désignait une nouvelle forme de recherche artistique, volonté de continuer le cubisme en ramenant formes et couleurs a de purs éléments, le blanc, le noir et des couleurs élémentaires, des formes géométriques vraiment simples, le carré, la ligne droite. Malevitch était comme Tolstoï un illuminé de Dieu concevant la peinture comme un évangile destiné à ramener l'humanité déjà bien profondément engagée dans la première guerre mondiale à une cure de désintoxication radicale, passant par les formes les plus pures.
Il ya là, dans ce rêve, dans ce manifeste, une violente nouveauté, un appel à découvrir d'autres mondes et un appel à la paix.
Mais regardez inversement aujourd'hui ce qui surgit et porte le nom de suprémaCISME, le Suprémacisme blanc, juif, ou je ne sais quoi d'autre aujourd'hui.
Au lieu de nous présenter une nouvelle vision du monde à laquelle il est toujours possible de ne pas adhérer, une vision prétendant échapper aux calamités bellicistes, comme le font Malevitch et ses disciples, on affirme à nouveau et on tente d'imposer par la force brutale, hors débat, hors décision démocratique, sans le moindre recours à l'esprit critique, les vieilles doctrines coloniales, racistes, déviantes infondées et bannies, outrageusement rétrogrades et anti-scientifiques ouvrant de nouveau l'humanité aux luttes sans fin aboutissant à des dominations et exploitations infâmes. Les théories qu'on aurait pu croire interdites par la plus douloureuse expérience de l'histoire osent s'afirmer comme des solutions logiques, inévitables, uniques.
mardi 5 août 2025
Inclinaison des axes de la terre.
. . . ça m'étonne, on n'en parle pas . . . .
. . . pourtant, avant un inévitable renversement des pôles géographiques à la suite de la fonte des masses de banquise océanique, au Nord, et la réémergence du continent terrestre que constitue sous la glace le pôle Sud, les inversions ou déplacements des pôles magnétiques plus courantes se produisent, . . .
et alors qu'en est-il de ce déjà très sensible glissement des saisons en fonction de l'inclinaison des pôles géographiques, précisément ?
tout le monde a pu constater déjà en Europe si intelligente, si avancée mais si décidément enkystée dans ses traditions qu'elle fait comme si elle n'avait rien remarqué, . . . depuis quelques années le glissement suivant :
le printemps devient le plein été et l'été, malgré quelques résurgences de chaleur plus tardives en "étés indiens" parfois beaucoup plus tard, ressemble à l'automne, ciels bleus ou voilés mais fraîcheur déjà.
Si bien que je m'étonne qu'on n'ait pas encore songé à déplacer les vacances prises par la majorité des aoûtiens . . . . en juillet ou même en juin caniculaires, la reprise à plein des grandes entreprises et fabriques pourrait ainsi avoir lieu dés le 1er août.
D'ailleurs les fameux orages du 15 août ont maintenant lieu en juin ou juillet.
De même, dans un autre genre de dénégation la vieille Europe dénaturée et déjà surpeuplée se surpasse, je m'étonne qu'on se réjouisse de l'augmentation exponentielle des animaux "de compagnie" ou "domestiques" prenant la place d'enfants désirés, traités comme tels, qui signifie non pas amour, douceur, bien-être assuré et retour à la nature mais désarroi, perte d'humanité, replis sur soi, détournement d'instincts naturels et reconnaissance de la seule domestication, oubli à la fois des valeurs propres à la race humaine et de la valeur rare et irremplaçable de la nature sauvage; mais c'est là une autre histoire de non-dit bien propre aux peuples décadents.
[ainsi parlait un confus complotiste de ma connaissance]
samedi 2 août 2025
Jumeaux.
Les derniers jumeaux que j'ai rencontrés étaient des clones du père, même façon de marcher, de nager, de manger. C'était fascinant de voir leur masse familiale de largement plus de 300 kg avancer d'un même pas tranquille, inexorable, pour se plonger dans l'eau avec la même lenteur et détermination individuelle et collective. Surtout de les voir nager un crawl efficace, la tête hors de l'eau avec la puissance de leurs bras massifs, sortes de sumos presque debout dans les vagues.
Nouvelles du chat centenaire.
Il est encore beau avec son pelage beige moiré de gris et de blanc toujours brillant, le tigre qui poussait des cris sauvages il y a peu, bien qu'il paraisse un peu gonflé, boursoufflé comme ses maîtres, effet de la vieillesse, de l'usure des organes digestifs et éliminateurs de graisse, effet de la sédentarité, de la trop abondante nourriture obtenue sans aucun effort, de la privation des aventures possibles sur les toits et dans les souterrains des immeubles.
Il s'est calmé le chat qui poussait des hurlements pour se faire entendre sans se faire comprendre. Nous ne savons pas pourquoi. Il est doux comme un agneau et tranquille depuis sa dernière visite au vétérinaire qui le trouve en parfait état.
lundi 28 juillet 2025
Ecrit (c'était).
. . . je vous l'avais dit.
J'ai que des trucs bizarres, et à tout prendre, c'est mieux que grave.
Regardez :
quand je vous dis que j'ai les pieds "marbrés" c'est que plus que des rayures, ce qui apparait maintenant à la surface de la peau, par un caprice de la rencontre du frottement des chaussures que je supporte de moins en moins, étant accoutumé aux tongs, aux xinelas ou chinelas, aux nu-pieds, aux sandales ouvertes, ce sont plutôt des marbrures que je ne retrouve en cherchant très honnêtement . . . que dans le règne des poissons de Méditerranée et plus précisément chez le serran écriture, serranus sciba, présent de la Mer noire aux Açores.Je sais, je sais, Blaise mon proche et lointain correspondant en Belgique, expert en synthèses graphiques fulgurantes dans La Libre et très savant explorateur de la physiogonomie, va sans doute trouver une explication à cet homomorphisme partiel.
dimanche 27 juillet 2025
Pieds nickelés, vernis, marbrés.
Bien sûr Louis Forton d'abord, 1908. Un fortiche qui imposa la bulle en France.
Je les aimais bien ces anarchistes élastiques et maladroits du système D, mais un système sûr de perdre, mais au moins drôles ou au moins rigolards, bien franchouillard face aux rigueurs naïves et brutes d'autres tels les exécrés "Boches" ou "Alboches" aux dures têtes de bois. Pas verni ce trio, toujours en décanille et en débine.
Moi c'est encore autre chose;
voilà que j'ai un pied, ni nickelé ni verni, en fait deux pieds raides et aux orteils bien tordus d'anticipation de rhumatismes maintenant, tardivement, par chance, advenus et de plus depuis un certain temps, marbrés. Oui, marbrés, c'est vrai, c'est le mot . . . ça vous étonne ? Mais c'est quoi au juste cette affaire de pied marbré comme le poisson ?
lundi 21 juillet 2025
Incomplétudes.
Ce sentiment de ne jamais en avoir fini ou d'y être arrivé a peine sauf en de rares occasions, concrétisé par ce rêve du matin ou après avoir mal garé faute de place de parking ma petite Suzuki Vitara blanche, celle que j'avais à Lima, pour aller rendre compte de ma mission a un ponte, je ne la retrouve pas.
vendredi 18 juillet 2025
Autres tigres.
. . . les autres tigres qui m'occupent, m'assaillent ou m'étonnent et m'émerveillent, à part les chats, tous les chats, et tous les félins dont je parlerai plus tard, dont un rencontré (encore) sur une plage en Equateur (le pays) , ce sont les poissons tigres, particulièrement ceux à queue jaune et ventre bleu qui sont si petits que personne n'y prête attention.
Note au passage.
C'est Arthur Schwarzenegger qui m'a fait rire ce matin quand il dit que déjà enfant de dix ans en Autriche il était fasciné par l'Amérique et les voitures à larges ailerons parcourant des autoroutes à six voies. C'est une raison déjà bien suffisante, j'en suis bien d'accord. même plus époustouflante que l'Empire state building, d'autant qu'on pouvait déjà en voir quelques uns en Europe dans ma propre jeunesse, un peu plus tôt, je suis nettement plus vieux que lui et alors que j'avais à peine sept ou huit ans, de ces cachalots-squales fendant nos routes étroites de leur décor transporté chez nous, de cinéma.
Encore aujourd'hui une vieille Oldsmobile ne me laisse pas indifférent, moi qui n'aime pas vraiment conduire et qui n'ai jamais eu, dans une "folie de jeunesse" qu'une ID Citroën d'occasion en guise de monstre routier après ma Simca mille. et ma 2CV.
Entendez le cri du plus gros tigre.
. . . . pendant qu'Internet me lâchait arrivait la voix du tigre le plus gros et le plus vieux. Un tigre ayant déjà vécu sa vie, vingt-deux ans, c'est beaucoup, aurait-il, même, n'été que sous son enveloppe et réduction actuelle . . . qu'un gros chat. En l'occurrence, le chat de mon voisin quand je suis à la mer. Vous vous souvenez, l'homme aux écureuils, le Valencien souriant que je rencontre régulièrement en sortant de l'eau après avoir parcouru, l'aquarium géant qui jouxte la plage, celui où se reproduisent entre les blocs de pierres en chaos, les algues échevelées et dansantes et la plaine sableuse où pousse la posidonie, encore à foison, poissons à queue serrée et écailles en côte de maille, poissons à deux barres verticales ou à cinq barres, gros et petits muges au museau violacé, saupes, girelles à bandes multicolores, sérans écritures portant livrée de signes dessinés au pinceau et gobies à bouche rouge. Cet homme, conteur bavard me ramène presque tous les matins des cargaisons d'histoire de sa vie presque aussi longue que la mienne. Ce matin, le thème c'est son gros et très vieux chat, vieux comme un centenaire dans l'espèce humaine.
Il me dit :
Vous l'avez entendu ? il pousse des cris de tigre.
Depuis qu'on a dû l'anesthésier pour lui arracher une dent gâtée, il n'est plus le même; il a toujours miaulé fort mais depuis qu'il est sourd c'est effrayant. Il miaule pour rentrer, pour sortir, devant son assiette pleine ou son bol rempli d'eau, ou sans raison que nous puissions comprendre et nous réveille deux ou trois fois par nuit.
Je lui dis:
- Peut-être a-t-il mal, peut-être a t-il des douleurs insupportables ?
- Bien probable, me répond l'homme aux écureuils. comme on dit en valencien : il a vécu et bien mais se plaint encore de ne pouvoir courir sur les toits et coincer oiseaux et souris de ses pattes raides et percluses.
Voilà la première voie d'information de l'état du chat-tigre.
La deuxième est celle de l'aurore, avant ou juste après le passage des chalutiers qui démarrent pour la pêche au Cap creux en trombe et en vrombissements, partant en très bruyante rivalité vers les points stratégiques où sont localisés les bancs. Quand dans le silence pas encore entamé ou juste après qu'il soit rétabli, le chat hurle son cri de tigre à l'approche de la fin.
lundi 14 juillet 2025
Tigre (une approche du).
Plus modestement que d'autres, mes tigres . . . minuscules. Vous allez voir sont assez terribles quand même, mais attention, attendez un peu. . .(car mon Internet par ondes hertziennes, ici, pour l'instant, est trop aléatoire pour en parler et le vent souffle, une Tramontane déchaînée qui fait du bleu sombre sur la mer creusée et ridée et bouscule les courbes des algorithmes tracés dans le ciel) . . .
lundi 30 juin 2025
Surprise. Entre "10 chevaux" et "Encore quelques oiseaux".
. . . . . "mots et images dans l'apocalypse" lit -on en sous-titre de la revue Le Portillon.
Une revue . . . . , quelle histoire ! . . . où pour ma part, bien extérieur à tous ces efforts pour soutenir la publication, et je ne sais par quelles rencontres inespérées, après une longue vie baladeuse sinon aventureuse
et quelques divagations comme espion fondateur de l'amicale mondiale des agents secrets d'obédience francophone, puis comme chercheur nomade qualifié et enfin, rebondi en touche ou tremplin, dans le coin des lecteurs discutailleurs, batailleurs et prolixes du Nouvel Obs, j'étais admis aux côtés de ces vedettes que sont devenus des gens singuliers et rares du type (ou aussi bien de types tout autres !) par exemple François Matton, dessinateur, ascète, poète, écrivain, gourou non manipulateur, sage et fou unique, puis enfin sur Marsam cet atelier international de bande dessinée, moi arrêté depuis si longtemps, perché sur un pied, à Bibi Fricotin.
Vingt-cinq ou trente ans me séparaient de ces protagonistes pas encore nés en 68 qui pour moi est une date clé, ou qui étaient plongés dans des univers presque incompatibles avec le mien, de modernité, de spécialisations pointues autant que de cultures universelles que j'ignorais, moi, infiltré pseudo saltimbanque accompagnateur.
Et là quelques années après, et après une conversation avec Alain François, le meneur de jeu le plus modeste que j'ai jamais rencontré, qu'il soit d'Angoulême officiellement ou en free lance, ou d'ailleurs, voilà qu'apparaît entre les chevaux de l'apocalypse de Céline au terrible regard prophétique capteur de nos terrifiques peurs, obsessions et maladies, et ce texte peut-être sans folie apparente, plus encore terrifique de banal constat, de l'encore de retour dans nos voisinages peu tranquilles, Alain François, auteur, chercheur, graphiste, metteur en scène, photographe, portraitiste, critique, blogueur, théoricien de cet avenir qui nous attend et qu'il essaie déjà de capter ou de comprendre.
Merci à eux, me voilà donc pris en sandwich, avec mon petit texte de nageur perdu, entre sublimes chevaux fous et hyménoptères par essence vainqueurs de l'humanité.
Allez-y voir . . comme je vous disais du temps du Nouvel Obs, au coin du Net : revue.leportillon.eu, mots et images dans l'apocalypse.
mardi 24 juin 2025
Eponge (jeter l').
Peut-être arrêter de combattre. Contempler.
La force suprême serait de rester impassible.
Et bien sûr être heureux.
Chimère ? De quel côté se trouve l'illusion ?
Informatique.
Moi j'étais plutôt pour.
Mais quand je vois le fiasco de l'administration française qui a démantelé son maillage plus ou moins accueillant mais existant en personnel humain, présent dans les guichets et les bureaux, bien évidemment incapable dans ses résidus, le plus souvent, de bricoler les grosses failles d'un système mal conçu, je ne me dis pas qu'avant c'était mieux, c'était déjà à la fois kafkaïen et courtelinesque comme chacun sait, mais de plus en plus déferle, surajoutée, une autre catastrophe. La catastrophe informatique.
Au système en place , imparfait, contradictoire, lacunaire s'est peu à peu substitué un autre système dit virtuel, nous sommes bien d'accord.
Plus de tickets, plus de sacs même pas en papier, plus de factures, plus d'êtres de chair et de matière dure ou molle mais tangible, que des virtualités, c'est à dire des symboles-ersatz, des chiffres, des mesures, des statistiques, des bilans, des rapports des comptes-rendus qui s'en vont grossir les bacs, les réservoirs instables de très grosses machines dans lesquelles nous ne pénétrons que par petites fenêtres étroites et grillagées, par mots de passe et labyrinthe superposés et incompréhensibles, pour saisir des bribes impossibles à étaler, à comparer, à contrôler à moins de les (travail gigantesque en vrac et en désordre) de les rematérialiser, imprimer et remettre côte à côte, vraiment là, pas susceptibles de disparaître d'un mis clic et de devenir introuvables, archivés par des forces et des intelligences non pas supérieures mais bornées et butées.
Ainsi une chappe fluide ramifiée, gluante, recouvre peu à peu le monde accessible qui à vrai dire existe encore et, la preuve, continue à nous faire des ennuis, forts, réels, douloureux, mais ce qui est nouveau c'est que cette couche transparente coulant comme un sirop visqueux, nous empêche de saisir les choses par le manche et nous colle tantôt au plancher tantôt au plafond de nos cases en forme de cubes où nous voilà nous-mêmes empégués (du provençal et de l'occitan tantôt au sens de collé, englué ou carrément ivre).
Trous d'ombre.
Cet encadrement de ma fenêtre qui délimite des dégradés de vert essentiellement, avec au sol la perspective d'un sentier dallé de pierres inégales et vers le ciel des branches basses tendues comme des bras, aussi connu et rebattu soit-il à mes yeux, comporte des trous, des trous d'ombre spécialement. C'est dans ces trous d'ombre que se passent des combats d'oiseaux entre eux, des combats d'oiseaux et d'écureuils, des disparitions de bourdons et de libellules.
Ce monde minuscule où copulent des punaises vertes et s'enivrent des papillons est pour moi, à mon échelle de plus en plus réduite, une galaxie.
lundi 23 juin 2025
Vingt-troisième (suite).
Comment a pu réapparaître ce bout de papier avec photo d'une oeuvre monumentale que je n'ai jamais vue ?
C'est simple : enfoui dans un paquet d'images qui n'avaient rien à voir. Et si je ne me souviens pas d'avoir vu cette sculpture étonnante c'est qu'elle ne fait que figurer comme illustration sur le billet d'entrée d'un site archéologique que j'ai eu l'occasion de visiter. Je garde ces documents, je viens d'en parler, comme marque-pages de mes lectures. Et elle ne figure sur ce billet d'entrée, mis de côté parmi d'autres, que comme image iconique générale des sites, de tous les sites mexicains dépendant du conservatoire archéologique national. Voilà pour l'occurrence.
Revenons à l'essentiel : qui est de savoir qui est vraiment celle que je n'ai jamais vue, cette Coatilicue, déesse ici présentée et photographiée dans toute sa majesté de pierre monolithique, un seul bloc de douze tonnes, deux mètres cinquante de hauteur, aussi profonde que large et décapitée, me dit-on après un brève recherche.
Surprise et sacré morceau.
Cette statue effrayante, bardée de mains coupées, de crânes, de serpents, de cœurs arrachés, de griffes, a une histoire post-colombienne bien documentée et aussi, bien sûr pré-colombienne, mal documentée sinon par sa place dans la mythologie aztèque. Cette déesse mère archaïque, mère du soleil, mère d'une fille dont la tête coupée devint lune, découverte en aplanissant la place centrale de Mexico, outre sa vie tumultueuse et tragique de mère immaculée mais calomniée de 400 enfants (!) qui voulurent la tuer et que finalement elle tua, a cette particularité, peut-être en tant que maîtresse de la terre, de la mort et de la renaissance, d'avoir été enterrée et déterrée plusieurs fois. Mais ce n'est pas tout.
Découverte en 1790 par un astronome (elle est depuis devenue aussi, pour certains astrophysiciens, le nom d'une supposée étoile géante explosée et devenue mère du soleil et de notre monde), à la place de ce qui deviendra la cathédrale de Mexico, elle fut, par crainte de sa laideur et de sa puissance, aussitôt réenterrée. Effrayante elle l'est cette archi-grand mère mythique, tellurique, énorme, surdimensionnée, mais surtout, aussitôt déterrée elle avait le pouvoir d'attirer à nouveau les descendants de ses petits enfants, finalement peu convaincus de christianisme plus de 300 ans après leur évangélisation.
Le 5 septembre 1803 elle fut redéterrée pour le bon plaisir de Humboldt, alors de passage, qui la qualifia d'idole colossale, puis aussitôt réenterrée.
En 1823 on la re-redéterre pour en faire un moulage envoyé à Londres. puis on la réenterre encore, apparemment toujours pour les mêmes raisons.
Enfin, depuis 1964 elle a trouvé place au musée anthropologique de Mexico.
Bien digne, en tant qu'intruse, de faire une vingt-troisième lame féminine, mère porteuse de tous les engendrements, pour nous, minuscules et multiples dieux destructeurs de la terre qui avons mission de la régénérer après le passage de nos utopies (arcane 21) puis de nos sinistres folies (arcane 22).
Vingt-troisième.
Quand une préoccupation se fait jour, à la recherche d'une issue, d'une image, d'une référence oubliée ou même simplement de précisions suffisantes sur quelque chose que je sais déjà mais incomplètement, il n'est pas rare que quelque signe de réponse apparaisse.
Quelquefois au contraire, pour des questions cruciales, je n'arrive à rien, rien ne se dessine clairement. C'est l'impasse, coincé au pied du mur lui-même flou, ne servant même pas d'écran de projection de désirs ou de représentations qui devraient l'emporter sur d'autres et m'ouvrir une voie de recherche.
Là . . . . . reprenant de vieux marque-pages, j'en ai des tonnes, lisant 36 trucs à la fois, documents, romans, biographies, etc . . . gardés en paquets, cartes postales achetées pour compléter mes propres photos ou s'y substituer, tickets d'expositions ou de représentations gardés en souvenir pour avoir la date et le lieu exacts, vieux courriers, enveloppes, articles découpés pour ne pas perdre de temps à rechercher des références, bref, mais alors là tout à fait par hasard au milieu d'un petit tas de cartes postales, apparait, surgissement totalement inattendu et bien totalement oublié, un rectangle avec une image , celle d'une étrange sculpture monolithique portant au revers
Coatlicue, Museo National de Antropologia , Mexico 1991, Consejo nacional para la cultura y las artes, Instituto Nacional de Antropologia e Historia
avec un tampon tronqué :
Zona arqueologica de . . . /
dimanche 22 juin 2025
Volonté.
Cependant qu'on n'aille pas imaginer que j'ai fait de ma vie ce que je voulais.
Partout il m'a semblé que je m'accrochais assez vite, cependant, à des rêves à des "plans" que j'essayait au fil des rencontres de concrétiser. Ce côté passionné ou forcené si on préfère m'a valu bien des déboires et peu de compréhension ou encore moins de reconnaissance, sauf de quelques rares.
Banal constat de tout entraîneur ou agitateur.
Mais c'est aujourd'hui ce qui fait que non seulement je ne regrette rien mais que je commence, beaucoup mieux avec le recul, à comprendre ce qui se dégage de ces trajectoires forcément tronquées, de ces essais avec peu de repentirs, contenant beaucoup d'obscurs désirs qui enfin s'éclairent.
Efficacité (l') . . .
. . . dépend de plus en plus d'une technologie sophistiquée et puissante n'appartenant qu'aux plus riches mais dépend en premier lieu de l'aptitude à prendre rapidement la bonne décision à court ou long terme, la plus adaptée aux temps présents tout en ménageant un avenir encore incertain, c'est là, dans l'immédiateté parfois nécessaire que les puissantes démocraties les plus sophistiquées, respectueuses de la pluralité des voix, de la diversité de leurs sujets, ont du mal face aux régimes autoritaires et autarciques.
Cyclones.
Souvenir de ces ruines aux Antilles et ailleurs dans quelques, de nombreuses, îles tropicales de l'Océan indien et des mers du Sud.
Le plus grave nous expliquait-on n'était pas l'effondrement ou l'éventrement des bâtiments souvent construits en matériaux légers, ou le scalp des toitures, mais ces résidus volants de parois, de tôles parties de toit, de morceaux d'arbres ou de machines qui fendant l'air vous arrivaient dans le corps comme des obus ou des rasoirs géants. N'en restait pas moins que la simple vision de ces grandes maisons ou de ces hôtels entiers demeurés en l'état faute d'assurances ou de volonté de rebâtir, avaient quelque chose de déjà profondément effrayant, au milieu de paysages, côtes, douces collines arrondies aux sommets couverts de palmiers, plages tranquilles et vertes prairies idylliques.
La dimension tragique de ces lieux longtemps voués au brigandage, à l'esclavage et au travail forcé du sucre, du copra, des épices, semblait, et depuis aux ravages et misères de l'immigration clandestine, s'inscrire ainsi dans une sorte de mise en scène misérabiliste ou expressionniste involontaire, dans une sorte de destinée de la nature aveugle vouée à la violence des hommes et des éléments sans distinction de niveau ou de conscience volontaire.
Ennemis (à mes).
Maintenant vous le saurez : inutile de cacher vos installations sous terre ou même sous roc à plus de 50 mètres, on sait quoi faire et sans prévenir. Le béton n'y peut rien
Quelques bons traîtres suffisent.
Coup de dé(s).
Sommes-nous, au milieu de cet enchevêtrement incroyable de fils de la nécessité qui régit chaque particule, chaque fibre, chaque fourmi, chaque dictateur porté par le suffrage, chaque évolution sociale, chaque concept mis à jour, chaque formule chimique, chaque astre et son rayonnement, chaque maladresse, chaque coup réussi, exceptionnel fruit du hasard, de l'entrecroisement de possibilités de connaissance, de conscience, de minimes actions qui au milieu du cosmos seraient, additionnées, multipliées, répétées, capables de modifier autour de lui, de nous, son, notre, climat ?
Prière du matin.
C'est Hegel qui en parle ainsi, autant que je m'en souvienne, je ne suis pas fana des très grands penseurs allemands avant Marx, pour désigner la lecture des journaux.
Mon esprit nettement plus étroit se contente, après toutes fois un rapide coup d'œil aux infos, de voir quand ils vont nous faire sauter la planète à coup de guerres préventives et de missiles et drones exterminateurs, au cas où, car je m'attends tous les matins à ce que ce soit déjà fait, sans que nous ayons eu le temps de l'apprendre et de recevoir l'avertissement sur notre portable, ce ne serait pas déjà fait.
Pour ce qui me concerne voici le cérémonial.
Je fais le tour du mûrier pleureur dit "pendula", il a raison de pleurer, la pendule est en marche, pour collecter une par une les plus rares qu'antan (il y a peu) mûres de mûrier, forcément, ce n'est pas la saison des autres, ce mûrier qui pousse fractalement en forme de parapluies grands et petits qui se superposent, puis j'entre par une étroite ouverture des branches retombantes qui se trouve au Nord et refais le tour par l'intérieur sous ce couvert circulaire formé de méridiens feuillus et ramifiés pour, en transparence et à contre-jour, cueillir les derniers fruits sphériques faits de boules minuscules, noirs, murs, laissant des marques de jus sur les doigts.
Voilà ma prière, j'essaie d'être calme, méditatif dans le silence total du haut matin où les oiseaux ne chantent pas encore, où seule la huppe au loin lance son appel au jour.
J'essaie d'oublier mais ne puis, l'état du monde et celui des oiseaux assoiffés qui vont mourir aujourd'hui et les taches sur les feuilles annonçant que le mûrier lui aussi déshydraté est malade.









